400 000 MORTS PAR AN DANS LE MONDE
Conséquences des maladies liées aux aliments
Souvent banalisées, les maladies liées aux aliments provoquent chaque année, à travers le monde, la mort de près de 400 000 personnes dont 125 000 enfants de moins de 5 ans. Pour assurer la prise en charge précoce, les pays de l’Uemoa sont réunis à Dakar pour réfléchir aux moyens de renforcer les systèmes d’alerte rapide dans leurs pays respectifs.
Les maladies liées aux aliments affectent chaque année une personne sur dix. Souvent qualifiées de banales, parce que se manifestant essentiellement sous forme de diarrhées, ces maladies n’en sont pas moins responsables de près de 400 000 morts chaque année à travers le monde. Et le tiers des victimes, environ 125 000, sont des enfants de moins de 5 ans.
Face à cette situation, qui peut avoir des répercussions sur la santé des populations et sur l’économie d’un pays, l’Organi sation des Nations-Unies pour l’agriculture et l’alimentation (Fao) a mis en place un programme sur la Sécurité sanitaire des aliments financé par le Grand duché du Luxembourg.
C’est dans le cadre de ce programme que des professionnels, venus des 8 pays de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (Uemoa), se réunissent à Dakar depuis hier autour de l’amélioration de la capacité de surveillance et d’alerte rapide en matière de sécurité sanitaire des aliments. L’objectif étant de renforcer les capacités des pays de l’Uemoa et de développer un système africain d’alerte précoce (Ua Raffs).
«La sécurité alimentaire des aliments est devenue, depuis quelques années, une préoccupation majeure face aux exigences légitimes des populations de disposer d’une alimentation saine et suffisante», indique le Secrétaire général du ministère de la Santé et de l’action sociale, Mamadou Wane, tout en insistant sur le rôle que les pouvoirs publics doivent jouer dans la prévention de ce mal.
Seulement, explique Dr Jean Kamanzi, coordonnateur du programme de la Fao pour la sécurité des aliments de la région Afrique, prévenir ces types de maladies n’est pas si simple. «La responsabilité est partagée le long de la chaîne alimentaire. Il y a les gens qui sont impliqués dans la production, il y a les gens qui transportent les aliments, les gens qui sont impliqués dans la transformation des aliments, il y a ceux qui sont dans le commerce du détail.»
Tous ces différents acteurs doivent ainsi être formés sur la façon de produire des aliments de façon sécuritaire, explique Dr Kamanzi. Au-delà de ces acteurs, le rôle des gouvernements est tout aussi important, car devant permettre la mise place des réglementations que l’industrie doit suivre pour s’assurer que les produits qu’ils mettent sur le marché sont sécuritaires.
Mettre en place un système d’alerte précoce
L’enjeu de cette rencontre tourne également autour de la mise en place d’un système d’alerte rapide (Sar) pour gérer la survenue de ces maladies parmi lesquelles on compte : la dysenterie, les salmonelloses et différentes formes d’intoxications. «On va essayer de développer des systèmes pour, quand les gens sont malades, retracer la source et la retirer du marché le plus vite possible», explique Dr Jean Kamanzi.
«Au Sénégal, on est en train d’élaborer un plan de réponse aux urgences, parce qu’on a plusieurs structures sanitaires qui sont engagées dans la prévention des maladies. Mais il faut dire que nous n’agissons pas de manière très coordonnée», informe Mme Mame Diarra Faye Lèye, coordonnatrice régionale du Programme d’amélioration et de surveillance des alertes au niveau de la zone Uemoa.
Selon Dr Kamanzi, beaucoup d’obstacles doivent encore être levés. «Il y a un problème de moyens dans tous les pays africains, il y a des réglementations qui sont vieilles, des inspecteurs à former, l’industrie et même les consommateurs sont à former. Tout ça va demander des moyens mais c’est important, c’est un problème de santé publique. Le gouvernement doit créer un environnement et trouver des sources de financement», dit-il.