ACCOUCHEMENT A KOLDA
Certaines femmes préfèrent toujours donner naissance à la maison
Malgré les importants efforts consentis par l’Etat dans la commune de Kolda pour faciliter l’accessibilité des soins de santé aux populations, certaines femmes accouchent encore à domicile. La plupart d’entre elles appartiennent à des ménages démunis habitant dans des quartiers d’accès difficile comme Sinthiang Gadapara, zone Lycée et Bel-air, entre autres. Elles sont contraintes d’accoucher à la maison à cause de la précarité des ménages et du manque de continuité du service dans les postes de santé de leur quartier à l’exception de Sikilo. Et elles ne disposent pas des moyens de transport pour se rendre au centre de santé ou à l’hôpital régional à certaines heures de la nuit.
Ces contraintes plombent les efforts consentis par l’Etat pour booster les indicateurs en matière de santé de la reproduction. C’est le cas notamment du poste de santé de Gadapara qui polarise 5 quartiers de la commune pour une population de 13.928 habitants. La maternité ne dispose pas de salle de consultation pour la sage-femme, il n y a pas de suite de couche, encore moins de salle de garde et de chaine de froid pour la conservation des médicaments, tandis que la salle d’accouchement n’a qu’un seul lit.
L’Infirmier chef de poste (Icp) a effectué en vain des démarches auprès des autorités municipales, dans l’espoir de trouver un logement, afin d’assurer la continuité du service. Le Comité de santé a également adressé des lettres de demande d’appui aux ressortissants de Gadapara vivant à l’étranger pour la construction d’un logement pour l’Icp et la sage-femme.
Il a aussi contacté certaines banques de la place et la Caisse de sécurité sociale pour solliciter une aide dans ce sens. « Nous recevons, en moyenne, 40 patients par mois pour les consultations prénatales. Mais, pour les accouchements, nous n’avons pas encore commencé, car nous avons des difficultés pour la maternité. Plusieurs accouchements se font la nuit. Et comme l’Icp et la sage-femme ne sont pas logés, nous ne pouvons faire les accouchements que pendant la journée », a déclaré Mme Fall Aïda Thiaw, Icp de Gadapara.