L’ACCUEIL ET L’ACCÈS AUX SOINS, LES MAUX DES HÔPITAUX
Prise en charge des urgences au Sénégal
Des directeurs des structures intervenant dans la prise en charge des urgences ont tenu hier dans les locaux du ministère de la Santé et de l’Action sociale, un point de presse sur cette question. Ils ont reconnu que malgré les efforts consentis, l’accueil et l’accès aux soins posent problème au niveau de la prise en charge des urgences qui reste une équation majeure pour le personnel sanitaire.
La prise en charge des urgences infecte les hôpitaux sénégalais malgré les investissements consentis en termes de constructions pour augmenter la capacité d’accueil et l’amélioration des conditions de séjour, la diversification des services d’accueil. «Il y a eu de gros investissements au niveau du secteur de la santé. La seule difficulté, c’est au niveau de l’accueil et de l’accès aux soins. Vous voulez vous soigner, vous n’avez pas de prise en charge et vous devez payer de votre poche même. Si vous arrivez en urgence et que celle-ci est levée, il faudra payer s’il y a des analyses à faire», a déploré hier Saliou Diallo, directeur des Etablissements de santé.
Il poursuit : «En mettant l’accent sur l’accueil et la Couverture maladie universelle, nous sommes convaincus que nous arriverons irrémédiablement à réconcilier les hôpitaux avec les populations sénégalaises.»
C’est un pari. Les patients se plaignent et dénoncent les écarts de langage du personnel soignant au niveau de l’accueil. Concernant la prise en charge, les patients et leurs accompagnants déplorent souvent la qualité des services qui leur sont rendus. Le personnel de la santé est parfois traîné en justice pour manque d’assistance à personne en danger.
Cette situation s’explique, selon Saliou Diallo, par le non-respect des la pyramide sanitaire, la fréquentation des hôpitaux, l’éveil des consciences et l’augmentation des populations entre autres.
Pour réconcilier les Sénégalais avec leurs hôpitaux, le ministère de la Santé et de l’action sociale avait pris en janvier 2014, 11 directives qui ont été adressées à l’ensemble des hôpitaux du pays. Il s’agit de la mise en place d’un service d’accueil et d’urgence dans chaque hôpital, la nomination d’un coordonnateur des prises en charge, le recensement du nombre des lits pour éviter en cas d’urgence que les patients tournent en rond, la disponibilité d’un minimum de médicaments pour éviter les prescriptions, l’installation de lignes téléphoniques, la mise en place d’un bureau des usagers pour accueillir leurs complaintes, la mise en place d’un système de fléchage, d’un plan de communication externe et interne et l’élaboration d’un règlement intérieur du personnel.
Selon le patron de la direction des Etablissements de santé chargé du suivi du respect par les structures sanitaires de ces directives, celles-ci ont été entièrement réalisées dans certains hôpitaux, partiellement dans d’autres alors qu’il y en a où il reste beaucoup à faire. Il affirme que des notes de félicitations ou d’exhortation ont été adressées selon le niveau de réalisation des hôpitaux par madame le ministre Awa Marie Coll Seck.
Des pas de géant réalisés
Selon le directeur du Service d’assistance médicale aux urgences (Samu), des pas de géant ont été réalisés depuis ces dernières années. Par exemple, Mamadou Diara Bèye soutient que le service pré-hospitalier très important n’existait pas. Ce qui justifie la mise en place du Samu qui s’occupe de la régularisation des appels d’assistance en urgence, la référence et la contre référence.
«Le préhospitalier est important pour éviter les problèmes de prise en charge. Le patient est sécurisé, il n’y a plus de course car le patient est orienté vers l’hôpital qui convient le mieux pour lui. Cela nous évitera de faire la ronde des hôpitaux avant de trouver une place», a développé Mamadou Diara Bèye.
Il indique que le Samu répertorie chaque matin, les problèmes des structures : «C’est-à-dire les services en panne, les manquements en médicaments, en lits entre autres. Il élabore également une touche de médicaments pour éviter certaines prescriptions, car il y a de fortes chances que patient meurt s’il doit faire le tour pour trouver des médicaments.»