L’APPEL DE MOUSSA SEYDI QUI AURAIT PU CHANGER LA DONNE
Mieux vaut entendre la réprimande du sage que d’entendre le chant des insensés. Pendant que les autorités sanitaires jubilaient sur les prouesses du Sénégal en matière de lutte contre le coronavirus, Moussa Seydi avait refusé de hurler avec les loups
Le ministère de la Santé a annoncé hier la mort de onze nouvelles personnes des suites du coronavirus. Ainsi, le bilan des décès est passé à 480, selon les autorités sanitaires. Une situation qui pouvait être évitée si les Sénégalais avaient prêté une oreille attentive aux recommandations de Pr Moussa Seydi qui avait mis, plusieurs fois, en garde les populations.
Mieux vaut entendre la réprimande du sage que d’entendre le chant des insensés. Pendant que les autorités sanitaires jubilaient sur les prouesses du Sénégal en matière de lutte contre le coronavirus, Professeur Moussa Seydi avait refusé de hurler avec les loups.
Le chef du service des maladies infectieuses du Centre hospitalier national universitaire (CHNU) de Fann à Dakar et président du Comité scientifique Covid-19 au Sénégal avait, en septembre dernier, au moment où beaucoup de Sénégalais pensaient se débarrasser de la covid-19, appelé à la prudence et à la continuité du respect des gestes barrières. «Nous ne devons pas crier trop tôt victoire, nous devons être prudents et attendre que la baisse des infections et des guérisons s’observe dans le temps», avait alerté Pr. Seydi qui, quelques mois plus tôt, voulant sans doute lancer un message aux autorités étatiques, avait déclaré ceci : «Tout pays qui ne mène pas une lutte convenable dans la prévention peut être un pays de propagation de la maladie».
Des propos que semblent confirmer les statistiques rendues publiques ces derniers jours par le ministère de la Santé. Dans leur communiqué d’hier, Abdoulaye Diouf Sarr et ses services ont annoncé que onze personnes ont rendu l’âme, avant-hier lundi, à cause de la maladie. Ce qui porte le nombre de morts à 480, d’après le département ministériel dirigé par le maire de Yoff.
Ajoutant que 32 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation, le ministère de la Santé explique, dans le bilan d’hier, que sur 1062 tests réalisés, 152 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 14,31 %.
Selon les autorités sanitaires, ces cas sont composés de 50 cas contacts et de 102 cas communautaires. « Les 102 cas issus de la transmission communautaire répartis comme suit : Kaolack (15), Maristes (8), Dakar-Plateau (6), Richard-Toll (6), Saint-Louis (6), Mbour (4). Mermoz (4), Touba (4), Dagana (3), Guinguinéo (3), Tamba (3), Diourbel (2), Kaffrine (2), Liberté-4 (2), Matam (2). Mbao (2), Ngor (2). Parcelles-Assainies (2), Sangalkam (2), Yoff(2), Amitié-3 (1). Cité-Cheikh Amar (1), Cité-Djily-Mbaye (1), Dahra (1), Diamniadio (1), Dioffior (1), Goudiry (1), Guédiawaye (1), Joal(1), Kanel(1), Liberté-3 (1), Libertė-6 (1), Linguère (1). Mamelles (1), Médina (1), Ndoffane (1), Niary-Tally (1). Ouakam (1), Sacré Coeur-3 (1), Sakal (1), Scat-Urbam (1) ct Sokone (1) », renseignent Diouf Sarr et Cie.
Pour rappel, près de deux millions de décès ont été enregistrés dans le monde depuis le début de la pandémie. Alors que les campagnes de vaccination débutent à travers la planète avec plus ou moins de rapidité, le virus, lui, continue son effroyable progression, touchant la quasi-totalité des pays du globe. Si les États-Unis, le Brésil, l’Inde, le Mexique ou encore le Royaume-Uni font partie des pays les plus touchés concernant le total de morts déclarés, d’autres pays ont subi un lourd tribut en proportion de leur population.