LE SAMES ANNONCE UNE GREVE DE 72H A PARTIR DU 8 FEVRIER 2021
Pour exiger la satisfaction de leur plateforme revendicative, les membres du Syndicat Autonome des Médecins, Pharmaciens et Chirurgiens-dentistes du Sénégal (Sames) ont décidé de passer à la vitesse supérieure
Pour exiger la satisfaction de leur plateforme revendicative, les membres du Syndicat Autonome des Médecins, Pharmaciens et Chirurgiens-dentistes du Sénégal (Sames) ont décidé de passer à la vitesse supérieure. Ils menacent de déclencher une grève initiale de 72 heures à partir du 8 février.
Le Syndicat Autonome des Médecins, Pharmaciens et Chirurgiens-dentistes du Sénégal (Sames) est sur le pied de guerre en ce début d’année. Il entend durcir le ton pour dénoncer l’attitude du gouvernement par rapport à ses doléances. Dans le préavis de grève qu’ils ont déposé au ministère de la Fonction Publique et du Renouveau du service public, Dr Amadou Yéri Camara (secrétaire général du Sames) et ses camarades ont annoncé leur intention d’observer une grève initiale de 72H à partir du 8 février prochain.
Très amer, le secrétaire général du Sames accuse le gouvernement de faire la sourde oreille aux différents problèmes auxquels sont confrontés les acteurs de la santé. Il déplore en effet la gestion désastreuse des ressources humaines par le ministre de la Santé. Il accuse le ministre Abdoulaye Diouf Sarr de procéder à des nominations clientélistes de jeunes novices aux postes de responsabilité les plus importants du ministère de la Santé et de l’Action Sociale, et de s’adonner à des mutations arbitraires en l’absence de compétitions aux postes.
En guise de preuve, il cite la récente nomination du directeur des ressources humaines du ministère de la Santé et celle d’un médecin-chef à Dakar. Il en est de même pour ce qu’il considère comme des mutations abusives des médecins-chefs de district de Saint-Louis et Richard-Toll.
Et malgré les multiples alertes, se désole Dr Camara, Abdoulaye Diouf Sarr est resté sourd. «Pire, toutes ces agressions se font en pleine période de Covid-19, en profitant de notre esprit patriotique», fulmine le syndicaliste. Outre la mauvaise gestion administrative, Dr Amadou Yéri Camara et Cie déplorent la légèreté observée dans la gestion de la deuxième vague de Covid-19 en dehors de Dakar. Ils estiment en effet que la gestion des cas graves à l’intérieur du pays est hypothétique.
A en croire le secrétaire général du Sames, les hôpitaux et les centres de traitement dans ces zones sont laissés à eux-mêmes. «Les régions de Matam, Kolda, Sédhiou ,Kédougou et Kaffrine n’ont aucune capacité de réanimation, faute de réanimateurs et ou de respirateurs. Et cette situation est camouflée par une communication inexacte, rassurante, qui met en péril la santé des populations de toutes ces zones où tout cas grave risque de perdre la vie», s’insurge le syndicaliste.
Le leader du Sames rappelle par ailleurs au gouvernement le non-respect des accords signés par l’Etat en 2014 en rapport avec les parcelles à usage d’habitation de la ZAC de Lac Rose, l’indemnité de représentation médicale (IRM) due aux agents dans la commune des Parcelles Assainies et le rappel de cette indemnité aux agents des collectivités territoriales, ceux de la Pharmacie Nationale d’Approvisionnement (PNA) et ceux de l’Agence de la CMU .
Dans la même veine, Dr Amadou Yéri Camara déplore également le mutisme de l’Etat devant la détresse de leurs jeunes collègues dont Dr SOD et Dr MZ qui font face à un problème d’évacuation à l’extérieur.
Pourtant, souligne-t-il, le gouvernement évacue allègrement d’autres personnes souffrant de maladies moins graves. Il regrette en outre l’absence de prise en charge médicale correcte pour les étudiants, les médecins, les pharmaciens et chirurgiens-dentistes en spécialisation ainsi que pour les internes, conduisant à ces situations regrettables. «Le ministère de la Santé et de l’Action sociale, malgré son engagement, n’a pas finalisé le processus du statut des (DES) et celui des Internes en prenant en compte leur prise en charge médicale», peste Dr Amadou Yéri Camara.