LE TABLEAU RESTE SOMBRE A THIES
SITUATION DE LA MORTALITE MATERNELLE
Le tableau de la situation de la mortalité maternelle reste sombre au Sénégal. Et la région de Thiès n’échappe pas à la règle.
THIES - Les chiffres sont alarmants. La situation de la mortalité maternelle au Sénégal demeure un problème dont l’ampleur et la gravité sont à la hauteur des tendances lourdes de décès maternels, de morbidité et de pertes de productivité. En effet, le pays perd 14.900 femmes, des décès maternels sur un horizon de 7 ans. Malgré les performances réalisées par les autorités du pays avec une réduction de 118 points entre 1992 et 2010, soit 510 décès pour cent mille naissances vivantes, la situation maternelle au Sénégal reste toujours inquiétante.
D’ailleurs le Comité régional de développement spécial (Crd) organisé, hier, à Thiès, a été l’occasion pour les autorités de porter un plan d’action prioritaire de plaidoyer qui ambitionne de se positionner comme une contribution à l’atteinte de l’objectif de la région médicale. Objectif qui est de «faire passer le Taux de prévalence contraceptive (Tpc) de 16% à 36% de 2012 à 2015, soit environ 7500 femmes en unions additionnelles», dans la région de Thiès.
Pour le Dr Fodé Diouf du Groupe innovation des services de santé en Afrique, l’objectif c’est d’augmenter le taux de prévalence contraceptive pour les femmes en union de 12% en 2010 à 27% en 2015. Soit une réduction de la mortalité maternelle et de la mortalité infanto juvénile avec l’application de la planification familiale. Car, avec elle, dit-il, on peut réduire jusqu’à 30% les cas de décès.
«La planification est reconnue comme une des alternatives les plus efficientes aujourd’hui disponibles pour sauver des vies et améliorer la santé de la mère et de l’enfant. Ainsi, le gouvernement du Sénégal, avec le soutien de ses partenaires, a élaboré et adopté un plan d’actions national de planification familiale en s’appuyant sur la mobilisation générale», a-t-il indiqué.
«Aujourd’hui, a-t-il dit, si l’on compare l’évènement du bateau le ‘Joola’ qui a enregistré plus de 2000 cas de pertes humains à ce qui se passe au niveau de la mortalité maternelle, chaque année il y a au moins 2000 femmes qui décèdent au Sénégal».
Relativement à la morbidité dont les femmes sont encore trop souvent victimes, elle reste mal estimée, mais réelle a annoncé ce médecin. «Pour une femme qui meurt des suites d’une grossesse, 20 à 30 autres souffrent d’invalidités à court et à long terme», a-t-il révélé.
Le Dr Malick Ndiaye, Médecin chef de la région médicale de Thiès, est lui revenu sur la situation de la planification familiale à Thiès. D’après lui, la région de Thiès a fait un bond important dans le cadre de la couverture contraceptive, d’autant plus qu’il y a 10 ans derrières, ils avaient des problèmes pour régler la couverture. Face à cette situation, la région de Thiès avait ciblé pour pouvoir atteindre 36% en 2015. Ainsi, après un dur travail de la part des médecins et en collaboration avec les groupements de femmes, les acteurs religieux, entre autres, la capitale du Rail est à 24% de taux de prévalence contraceptive. Soit un bond de 13 points en 3 ans.
«Nous avons comme objectif d’atteindre 70% d’ici la fin 2015. Nous sommes à 61% femmes qui ont accepté de faire la planification familiale», a-t-il confié, concédant que même si des efforts ont été faits, il faudrait les renforcer au niveau des ressources humaines, de la communication et de la mobilisation de toute la communauté pour avoir la couverture et protéger toutes les femmes de la région.