« LE TAUX DE MORTALITÉ MATERNELLE ET D’INSUFFISANTS RÉNAUX EST TRÈS ÉLEVÉ À CAUSE DES FAUX MÉDICAMENTS »
En fin 2016, indique le médecin-chef de la région de Diourbel, Dr Balla Mbacké Mboup, il y a eu 115 décès
La caravane d’évaluation de l’initiative «Yeksi naa» organisée par la Pharmacie nationale d’approvisionnement (pna) a fait une halte à la région médicale de Diourbel. Ici, il a été constaté que le taux des malades souffrant d’insuffisance rénale est en nette croissance. idem la mortalité maternelle.
Les régions de Diourbel, Kaffrine et Kaolack ont été choisies pour accueillir la mise en œuvre de l'initiative «Yeksi Naa». Selon le médecin-chef de la région de Diourbel Dr Balla Mbacké Mboup, l’initiative Yeksi Naa est venue à son heure car elle permet la traçabilité des médicaments. Ce qui évitera d’alimenter le marché illicite. Pour ce qui concerne la région de Diourbel, le taux de mortalité maternelle et d’insuffisants rénaux reste élevé. En fin 2016, indique le médecin-chef Dr Balla Mbacké Mboup, il y a eu 115 décès. «En 2017, on a enregistré 85 décès. Et au premier trimestre de 2018, nous sommes à 30 décès. La mortalité maternelle constitue un défi au niveau la région, parce que nous sommes à plus d’une centaine de décès par année», renseigne-t-il.
Revenant sur le marché noir des médicaments approvisionné à partir d'autres pays de la sous-région, Dr Mboup propose la participation de toutes nos forces de défense et de sécurité pour mettre un terme à ce commerce. «La vente illicite de médicaments est une hantise de la région. Il doit y avoir plus de contrôle au niveau du marché public du Sénégal pour mettre un terme à ce système qui ne date pas d'aujourd'hui», souligne le patron de la région médicale de Diourbel qui alerte sur les graves dangers qu’entraine l’utilisation des médicaments de la rue. «Le commerce illicite de médicaments est devenu un problème de santé publique. Même si les médicaments ne coûtent pas cher, ils causent d’énormes dégâts collatéraux. C’est une réalité dans la région de Diourbel.
Avec l'utilisation de certains médicaments de la rue, il y a une augmentation croissante des maladies rénales. Il y a une relation de cause à effet entre les faux médicaments et certaines maladies chroniques comme l’insuffisance rénale, la haute tension artérielle (Hta) et le diabète dont le taux est très élevé à Diourbel», dit-il avant de relever les problèmes que rencontrent les insuffisants rénaux pour faire la dialyse. «Avec l'ouverture du Centre de dialyse régional, il y a 20 postes qui ne sont pas tous fonctionnels. Leur fonctionnement permettra de résorber le gap, puisque 220 malades d'insuffisance rénale attendent d'être dialysés au niveau des établissements sanitaires alors que la région n'a pas assez de services de dialyse. L'État a une politique de démocratisation de la dialyse», informe-t-il.