"LES RELIGIONS RÉVÉLÉES AUTORISENT LES IMPLANTATIONS"
Le religieux Abdallah Cissé sur les dons d'organes

La journée internationale du rein a été célébrée hier, jeudi 10 mars. A Dakar, la clinique Abc spécialisée dans l’hémodialyse a marqué cet événement par une conférence thématique sur “Religions et don d’organes”. A cet effet, l’islamologue Abdallah Cissé rassure sur la transplantation rénale autorisée, dit-il, par toutes les religions révélées.
«Toutes les religions révélées autorisent la transplantation rénale » fait remarquer Iman Abdallah Cissé dans sa communication sur «religions et don d’organes». C’était hier, à l’occasion de la journée internationale du rein à la clinique Abc hémodialyse de Dakar. Cependant, le guide religieux a tenu à préciser que la donation doit revêtir une certaine caractéristiques dont l’entraide, l’humanitaire, la solidarité, le tout dans un cadre légal. «L’Islam a donné une place très importante à la médecine et à l’hygiène. Car le capital de l’individu c’est d’être en bonne santé. Raison pour laquelle, la religion musulmane accepte le don d’organes » a laissé entendre l’Iman Cissé.
Toutefois, l’islamologue a renchéri, sur le donneur, l’acte ne doit pas causer plus d’inconvénients que d’avantages. «Une personne qui dispose d’un rein, ne doit pas le céder à une autre car l’acte engendre plus de dégâts sur le donneur qui risque d’être dans la même position que le receveur. Dans cette situation, on ne peut pas prélever un organe qui peut compromettre la vie d’un homme » a-t-il avancé. Et de rajouter que: « s’il n’y a pas de danger, il faut toujours s’assurer que le donneur dispose de toutes ses facultés mentales». Revenant sur la transplantation du cœur, Iman Cissé a soutenu tout simplement que « l’islam interdit formellement le transfert d’un cœur vivant pour un autre individu, mais toutefois l’autorise dans le cadre d’un mort érébral».
L’islamologue n’a pas aussi manqué de déplorer le fait que des gens déterrent des morts pour des besoins d’un trafic. Il a conclu sur ce chapitre en disant tout simplement que « l’Islam tout comme les autres religions révélées sont contre le commerce organes et tout acte qui va dans le sens de profaner les morts ».
Du côté de l’association des patients hémodialysés de la clinique ABC Hémodialyse, un plaidoyer a été fait pour la baisse drastique des médicaments. Selon leur président, Alioune Badara Mbaye, la maladie du rein est très coûteuse et en plus elle engendre d’autres maladies comme le diabète, l’hypertension, entre autres. « Même si le traitement est gratuit, mais les médicaments sont à nos charges. Il s’y ajoute que des patients viennent de loin, de la banlieue et même de Thiès pour trois fois par semaine pour des séances de dialyse. C’est un budget très lourd», a souligné M. Mbaye.
L’association a aussi rendu un hommage au gouvernement sénégalais pour la gratuité des soins, mais aussi pour la loi autorisant l’implantation d’organes. Sur ce dernier point, Alioune Badara Mbaye a estimé que l’Etat doit ratisser large en autorisant le prélèvement d’organes sur les morts. « Si je prends mon cas, dire à mon frère, ma femme ou quelqu’un d’autre de me donner un de ses reins, relève de l’impossible. Car personne n’acceptera de le faire, à la limite on te prend pour un fou. C’est parce qu’il y a la peur et l’ignorance et on préfère tout simplement nous laisser à nos séances de dialyses qui sont très pénibles » a-t-il avancé.
Le professeur Boucar Diouf, néphrologue à l’hôpital Le Dantec, a lui appelé les sénégalais au dépistage. Il estime que même chez les enfants et de nouveaux nés, la maladie est détectée. Juste pour dire que les insuffisances rénales ne sont pas uniquement une affaire de personnes adultes, mais plutôt de tous.