LES TRAVAILLEURS DE LE DANTEC MENACENT D’ALLER EN GREVE POUR DES PRIMES NON PAYEES
Restés des mois sans percevoir le moindre centime de leurs primes de motivation, les travailleurs du Centre de Traitement des Epidémies (CTE) de l’hôpital comptent paralyser le système au sein de leur structure
Restés des mois sans percevoir le moindre centime de leurs primes de motivation, les travailleurs du Centre de Traitement des Epidémies (CTE) de l’hôpital Aristide Le Dantec comptent paralyser le système au sein de leur structure. Ils ont fixé un ultimatum de 48 heures aux autorités sanitaires afin que celles-ci règlent leur situation. Sans quoi, ils partiront en grève.
«Depuis l’ouverture du CTE, les primes de motivations mensuelles de 150 000 Fcfa octroyées à tout le personnel, sans distinction, par le ministère de la Santé sur demande du président de la République, n’ont été payées que pour un seul mois, alors que trois mois se sont écoulés.» C’est ainsi que les travailleurs du CTE de l’hôpital Aristide Le Dantec se sont indignés pour dénoncer le traitement qui leur est réservé et qui, selon eux, est injuste et disproportionné comparé aux sacrifices qu’ils consentent. Réclamant deux mois de primes non payées, ils exigent le respect de l’équité par rapport aux autres CTE, et des engagements pris, qui doivent motiver le paiement effectif des primes de tout le personnel sans discrimination.
Ainsi ont-ils fixé à l’Etat un ultimatum de 48 heures pour régler leur situation. Sans quoi, ils sont résolus à croiser les bras. Ces médecins, infirmiers, biologistes, hygiénistes, brancardiers et techniciens de surface, engagés dans la lutte contre la Covid-19, ne comprennent pas qu’ils soient autant marginalisés alors qu’ils sont des acteurs de premier plan dans la riposte contre la Covid19.
Dans la note parvenue à «L’As», ils rappellent qu’ils ont été sollicités et engagés par le ministère de la Santé et de l’Action sociale via le directeur de l’hôpital Aristide Le Dantec de Dakar, sur la base d’un contrat moral depuis l’ouverture du CTE, le 27 avril 2020. Ils se désolent du fait qu’aucun personnel du CTE ne détienne à ce jour un contrat avec le ministère depuis son ouverture. Il s’agit notamment des Docteurs en spécialisation (DES), des Infirmiers diplômés d’Etat, contrairement à ce qui est constaté au niveau des autres CTE de la région. Il faut relever par ailleurs que de tels traitements envers les acteurs de la santé sont fréquents.
En effet, au mois de mai 2020, les hygiénistes de la clinique du Golf sise à Cambérène avaient menacé d’aller en grève pour des questions de paiement de primes. Une vingtaine d’agents se désolaient que le ministère de la Santé ne se préoccupait point de leur sort. Ils avaient ainsi menacé de croiser les bras et de laisser les patients de Covid-19 à eux-mêmes. Même s’ils en ont été finalement dissuadés, force est de constater que ces derniers ont couru pendant un long moment derrière leurs émoluments.