POUR UNE EQUITE DANS LE SYSTEME DE REMUNERATION DANS LA FONCTION PUBLIQUE, LA FÉDÉRATION DES SYNDICATS DE LA SANTÉ ANNONCE UNE GRÈVE TOTALE LE 25 MARS PROCHAIN
L’iniquité des régimes indemnitaires des fonctionnaires au Sénégal révolte les membres de la Fédération des Syndicats de la Santé (F2S)

Les membres de Fédération des Syndicats de la Santé (F2S) ont organisé hier une assemblée générale pour exiger une correction des régimes indemnitaire dans la Fonction publique. A l’issue de la rencontre, le secrétaire général du Syndicat démocratique des travailleurs de la santé et du secteur social (Sdt3S), par ailleurs porte-parole du jour, Dr cheikh Seck a décliné leur plan d’action dans lequel figure une grève générale le 25 mars.
L’iniquité des régimes indemnitaires des fonctionnaires au Sénégal révolte les membres de la Fédération des Syndicats de la Santé (F2S). Pour exiger une correction de cette situation, Dr Cheikh Seck et ses camarades ont décliné leur plan d’action dans lequel ils prévoient une grève totale le 25 mars prochain. «Nous avons prévu quatre assemblées générales qui seront suivies d’une grande marche et puis une grève générale vers le 25 mars 2022. Ce plan d’actions n’est que le début de notre combat. D’autres actions vont se dérouler pour que l’Etat nous respecte», renseigne le secrétaire général du Sdt3S.
En effet, selon le syndicaliste, les agents de santé vivent des situations dramatiques dans leurs carrières. «Depuis un certain temps, on augmente des salaires tous azimuts. La masse salariale est évaluée à des centaines de milliards Fcfa. Il y a des camarades qui, depuis 10 ans, devraient être reclassés à la hiérarchie A. Mais cela n’a pas été fait jusqu’à présent, parce que le recrutement au niveau du ministère de la Santé et de l’Action sociale se fait sur des bases politiques», a fustigé le porte-parole de la F2S, à l’issue de l’assemblée générale. Poursuivant, il rappelle qu’une étude sur le système de rémunération avait été commanditée par le gouvernement qui avait promis d’apporter une correction sur les disparités. «Malheureusement, rien n’a été fait», peste le syndicaliste.
A l’en croire, les agents de santé ne bénéficient même pas d’indemnité de logement. «Nous sommes les plus mal payés. Je ne peux pas comprendre qu’une personne qui n’a même pas le niveau du Bac perçoive le double de ce que perçoit un agent de santé qui a un Bac plus 5. Pire, les infirmiers d’Etat n’ont même pas un salaire de 200.000 FCFA par mois alors qu’au même moment, le gouvernement alloue une indemnité de 700.000 F CFA aux inspecteurs du Travail», clame le syndicaliste qui estime que 80% des agents de santé n’ont pas de statut. «Il est donc grand temps qu’on leur trouve un statut. A l’hôpital Idrissa Pouye de Grand Yoff, nous sommes presque 1000 agents et seuls 300 sont dans la Fonction publique. Il est temps qu’on respecte les agents de santé», tonne Dr Cheikh Seck.
Par ailleurs, le physiothérapeute dénonce la création de nombreuses structures sanitaires privées. «Les cliniques sont en train de pousser comme des champignons et les gens qui sont là-bas ne sont pas plus compétents que nous», tranche le porte-parole de la F2S. Il réclame ainsi une augmentation de salaire ainsi qu’un plan de carrière pour tous les agents de la santé. «Nous avons choisi de servir dans le service public, donc il faut que le gouvernement nous respecte. Et nous mettons en garde le gouvernement: si nous quittons ce service public, ce sont les populations qui vont en pâtir», prévient le syndicaliste qui invite dans la même veine l’Etat à renforcer le personnel des agents de santé communautaires dans les structures sanitaires. «Ce sont ces mêmes personnes qui sont dans les postes de santé pour mener les campagnes de vaccination et qui nous accompagnent dans les soins que nous faisons dans les structures sanitaires», clame-t-il.