RISQUE DE CATASTROPHE SANITAIRE DANS LA REGION DE THIES
En 48 heures, la région a enregistré 51 nouvelles infections au coronavirus, issues de la transmission communautaire
Si l’on n’y prend garde, la région de Thiès risque de connaître une catastrophe sanitaire avec cette montée en puissance des cas communautaires. En effet, en 48 heures, la région a enregistré 51 nouvelles infections au coronavirus, issues de la transmission communautaire.
La grande mobilité des populations, liée à la célébration de la fête de Tabaski, est-elle en train d’impacter sur la progression de la pandémie du coronavirus dans la région de Thiès? En tout cas, au vu de la trajectoire prise par la maladie, on est tenté de répondre par l’affirmative.
En effet, en 48 heures seulement, la région de Thiès a enregistré 51 cas issus de la transmission communautaire. Ce qui peut conduire à une catastrophe sanitaire si l’on n’y prend garde. En ce qui concerne les résultats virologiques publiés hier, la région compte 37 cas issus de la transmission communautaire.
Dans ce nombre record de nouvelles contaminations communautaires en 24 heures, la ville de Thiès en totalise 19, Pout 3, Tivaouane 8 et Mbour 7. Cette pente ascendante des infections à la COVID-19 était déjà perceptible le samedi 8 août avec 14 cas communautaires enregistrés. Et à la date de ce samedi, donc compte non tenu des résultats publiés ce dimanche, la région a totalisé 1 102 cas positifs dont 721 guéris, 41 décédés, 1 évacué à l’étranger, 82 cas importés en provenance de l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD), transférés à Dakar et 257 patients sous traitement. Et pourtant, malgré la gravité de l’heure, les populations restent encore scotchées à leurs vieilles habitudes qui constituent des sources de propagation de la maladie.
Déficit d’autorité de l’Etat ou inconscience et insouciance des citoyens avec les rassemblements, le non-respect des mesures barrières, etc.? s’interroge Abdoul Aziz Diop Coordonnateur adjoint du Forum civil. D’autant plus qu’il y a de grands événements religieux qui pointent à l’horizon au Sénégal, notamment le Magal de Touba et la célébration de la nuit du Prophète Mohamed (PSL), communément appelée Gamou.
Pour Abdoul Aziz Diop, avec l’évolution inquiétante de la pandémie au Sénégal, le débat doit urgemment être posé, avec lucidité et sans passion aucune, avec les guides religieux, pour l’éventualité d’une annulation de ces évènements prévus en septembre et octobre prochains. «Ou à défaut, que chacun le célèbre dans le strict cadre familial », souligne Abdoul Aziz Diop. Il ajoute : « Avec l’annulation cette année du Pèlerinage à la Mecque, un des piliers de l’Islam avec toutes les conséquences socio-économiques corrélées à la chute du prix du baril, la préservation des vies humaines a pris le dessus sur les autres enjeux religieux, confrériques, diplomatiques ou socio-économiques. » Il affirme sans ambages que l’heure est grave et l’Etat ainsi que toutes les forces vives de la nation doivent conjuguer leurs efforts pour endiguer la pandémie. « Autant l’Etat doit miser sur son pouvoir régalien pour le respect des mesures édictées, autant il doit renforcer la sensibilisation et l’engagement communautaires », martèle Abdoul Aziz Diop pour qui le risque de contamination et de propagation du virus à grande échelle est plus que jamais réel.