SI LE SYSTEME LMD N’EST PAS APPLIQUÉ, LE SECTEUR DE LA SANTE NE SERA PAS STABLE
Dénonçant la non application du système LMD dans les écoles de formation en santé, Meissa Diouf et ses camarades réclament aussi le reclassement des techniciens supérieurs de santé
Les membres de la Convention des Professionnels de la Santé ne sont pas contents des autorités étatiques. Ils sont très remontés contre la non application du système Lmd. Et ils ont tenu à le manifester hier à travers un sit-in devant le ministère de la Santé. Dénonçant la non application du système Lmd dans les écoles de formation en santé, Meissa Diouf et ses camarades réclament aussi le reclassement des techniciens supérieurs de santé.
Le sit-in de la Convention des Professionnels de la Santé (Cps) a failli tourner au vinaigre. D’autant que les forces de l’ordre ont sommé les manifestants de quitter les lieux. Ce qui a soulevé l’ire de Meissa Diouf et de ses camarades. Il a fallu plus d’une heure de négociations pour que les syndicalistes puissent faire leur déclaration à côté du ministère de la Santé.
Evoquant leurs revendications, le coordonnateur de la Cps, Meissa Diouf, indique qu’ils réclament, depuis plusieurs mois, l’application du système Lmd dans les écoles de formation publiques comme privées. «Ce système a été harmonisé au niveau de l’espace Cedeao depuis 2007, mais nous avons remarqué que le Sénégal est le seul pays à ne pas l’appliquer. Et cela pose énormément de problèmes à nos apprenants qui ne sont plus mobiles mais aussi aux professionnels de la santé, parce que l’on ne peut pas comprendre que l’Etat du Sénégal ratifie cette convention et que le ministère de la Santé, pour des raisons pécuniaires, refuse catégoriquement l’application du système Lmd. C’est inacceptable», martèle-t-il.
De l’avis de Meissa Diouf, un projet de décret est dans le circuit pour modifier le décret de l’Endss. «Ce projet de décret ne va plus parler de licence ni de Master, on va assister à une reculade. On va désormais parler de diplômes d’Etat et de diplômes d’administrateurs de soins. Nous voulons avoir des personnes qui ont des Masters en sciences obstétricale et des étudiants qui ont leur licence en science infirmière et des professeurs agrégés en sciences obstétricales d’ici 5 ans», souligne le coordonnateur de la Cps qui accuse, à ce sujet, le ministère de la Santé d’exercer du racket sur les étudiants. «Ce racket doit cesser, car il est hors de question que chaque étudiant verse 20.000 FCFA et qu’il n’y ait aucune traçabilité de cet argent versé au niveau du ministère de la Santé. Il faut que le ministère de la Santé comprenne que nous ne reculerons pas», avertit-il.
A propos du reclassement des techniciens supérieurs, Meissa Diouf et ses camarades estiment qu’on n’a pas besoin de toucher au décret de l’Endss. «Le reclassement doit être consensuel. On ne peut pas prendre que deux vieux syndicalistes corrompus se réunissent pour modifier le décret classant les techniciens supérieurs sans consensus», pestent-ils. Pour eux, le système de santé ne peut pas être stable tant que le système Lmd n‘est pas appliqué et que les écoles ne basculent pas vers le système Lmd. «Il n’y aura pas de paix dans le système de santé tant que le système Lmd n’est pas appliqué. Nous ne négocions pas sur cela. Tous les pays de la sous-région ont appliqué le système Lmd. Et au Sénégal, on veut nous imposer le diplôme d’Etat qui n’est plus d’actualité. Nous l’avons dépassé depuis des années».
Rappelant que les techniciens supérieurs sont plus de 900 éparpillés un peu partout au Sénégal et présents dans tous les syndicats, il demande au président de la République de ne pas signer ce décret «fait à dessein pour capter les fonds des partenaires techniques et financiers pour former des gens pendant des années et des années».
Pour sa part, Cheikh Seck a annoncé que d’ici un mois, ils vont paralyser le système sanitaire. «Personne n’est en sécurité en ce moment. Des centaines de personnes sont versées dans le système de la santé et n’ont aucun diplôme. Ils trompent le président de la République», accuse-t-il.