VIDEOIDY2019 PARLE D’«UN HOLD-UP ELECTORAL»...
La coalition Idy2019 a procédé mardi dernier 30 avril dernier comme l’avait promis son candidat à la dernière élection présidentielle du 24 février, Idrissa Seck, à la publication d’un livre blanc sur la Présidentielle du 24 février dernier.
La coalition Idy2019 a procédé mardi dernier 30 avril dernier comme l’avait promis son candidat à la dernière élection présidentielle du 24 février, Idrissa Seck, à la publication d’un livre blanc sur la Présidentielle du 24 février dernier. Dans cet ouvrage de 58 pages, les responsables de la coalition Idy2019 ont relevé plusieurs manquements dans le processus électoral qui ont permis au président Macky Sall d’obtenir 58,26% en lieu et place de 48%.
Les responsables de la coalition Idy2019 joignent l’acte à la parole de leur candidat à la dernière élection présidentielle du 24 février. Près de deux mois après la promesse du candidat Idrissa Seck d’un livre blanc sur les détails de la «fraude orchestrée» par le pouvoir en place pour le compte de son candidat Macky Sall, réélu dès le premier tour lors de cette élection présidentielle du 24 février dernier, Mamadou Diop Decroix, président de la commission électorale de la coalition Idy2019 et compagnie ont procédé ce mardi 30 avril à la publication dudit livre blanc. Intitulé «Élection présidentielle 2019 : Observation saillantes sur un hold-up électoral», cet ouvrage fort de 58 pages passe au peigne fin toutes les irrégularités constatées par le candidat Idrissa Seck sorti deuxième avec plus 20% des suffrages avec ses camarades dans le processus électoral. Face à la presse, Decroix et ses camarades de la coalition Idy2019 ont estimé que si le processus électoral s’était déroulé dans la transparence, le candidat Macky Sall ne devrait pas avoir un score de 58,26% mais plutôt quelque chose qui tournerait autour de 48% lors de cette élection présidentielle.
Poursuivant son propos, le leader du Parti AJ/PADS et porte-parole du jour de la coalition Idy2019 qui était entouré lors de cette rencontre avec des journalistes au siège de Bokk Gis Gis, d’autres membres de cette coalition dont le vice-président du parti Rewmi, le député Dethie Fall et le professeur Malick Ndiaye, a ainsi dénoncé plusieurs manquements notés dans le processus électoral qui a conduit à la dernière élection présidentielle.
GONFLAGE DU FICHIER, DOUBLONS…
Parmi ceux-ci, Mamadou Diop Decroix a cité notamment le gonflage du fichier électoral par un nombre important de doublons, de l’établissement des cartes d’identité biométrie couplée à la carte d’électeur établies sur la base de pièces d’état civil inexistantes, des numéros de carte d’identité antérieurs à la création de centre d’état civil, des électeurs dont le lieu de naissance est Sénégal sans oublier des bureaux de vote fictifs. «Nous avons trouvé sur le fichier électoral quelque 155.248 doublons identifiés, c’est-à-dire des électeurs avec des N.I.N (Numéro identification nationale) à 14 et non à 13 chiffres. Ces électeurs, outre leur nature d’électeurs fictifs, phagocytent le fichier car reprenant exactement le vrai N.I.N d’électeurs existant réellement mais en les dénaturant avec le chiffre 2 à la fin, et ce, avec un nom et prénom (s) distincts», a dénoncé Mamadou Diop Decroix qui confie dans la foulée que : «la pratique de confiscation du pouvoir est partie du référendum de 2016. Ils nous avaient présenté les procès-verbaux de 1213 bureaux de votes à l’étranger, mais sur le fichier électoral, il y en avait que 500. Nous avons pu découvrir que plus de 600 bureaux de vote fictifs ont été établis à l’étranger. Ce qui, en plus d’autres stratégies de vol, a permis de faire gagner le Oui».
Poursuivant son propos sur cette question, Decroix souligne que «c’est le même modus operandi qui a été utilisé lors de l’élection présidentielle de 2019». «Lors de l’élection présidentielle, on nous a présenté encore 700 et quelques bureaux de vote. Si tout cela était possible, c’est parce que l’administration électorale n’est pas neutre. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons récusé le ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye. Il y a eu un plus de 115.232 voix de plus à Dakar dont 97.672 voix pour Macky Sall soit 85%. Sur le plan national, nous avons également pu constater qu’entre les Législatives de 2017 et la Présidentielle de 2019, un plus de 1.071.000 a été enregistré dont 917.000 qui auraient voté pour Macky Sall, alors qu’ils ne veulent pas remettre le fichier électoral à l’opposition même en violant la loi», a encore dénoncé le député Mamadou Diop Decroix, membre de l’unique groupe parlementaire de l’opposition «Liberté et démocratie».
39 recommandations pour assurer la sincérité et l’intégrité des échéances électorales à venir
Dans leur livre blanc, les responsables de la coalition Idy 2019 ne sont pas seulement contenter à dénoncer des irrégularités dans le processus électoral orchestrées par le régime en place pour faire passer son candidat dès le premier tour lors de la présidentielle du 24 février dernier. Face à la presse, Mamadou Diop Decroix et compagnie pour disent-ils «assurer la sincérité et l’intégrité des échéances électorales à venir» ont formulé quelques recommandations. Au nombre de 39, celles-ci concernent entre autres, le Cadre institutionnel et juridique du processus électoral, la Justice constitutionnelle avec notamment une proposition de révision la Constitution pour «sortir le Conseil constitutionnel de son état de vassalisation par le Président de la République en démocratisant la nomination de ses membres dont deux devraient être nommés par l’opposition».
Pour ce qui est de l’administration électorale, la coalition Idy2019 recommande une nomination d’une personnalité neutre au poste de Ministre chargé des élections qui aura pour mission de préparer, conduire et organiser les scrutins électoraux et référendaires. Toujours dans leurs recommandations, Idrissa Seck et ses camarades de la coalition suggèrent également pour ce qui est des enregistrements des électeurs dans le fichier électoral, le rétablissement du régime initial d’inscription sur les listes électorales avec la suppression de la possibilité de s’inscrire sur la base d’un extrait de naissance et aussi un audit du fichier électoral avant les prochaines échéances électorales.
A la Société civile, la Coalition Idy2019tout en saluant leurs différentes initiatives pour la transparence du processus électoral, recommande qu’elle renforce sa fonction équidistante dans l’appréciation du processus électoral.
... L’APR CONTRE ATTAQUE
Après la publication de son livre blanc sur les sur les irrégularités du dernier scrutin présidentiel, la coalition IDY2019 a fait face à une levée de bouclier de la part des partisans du président Macky Sall. De l’ancienne représentante spéciale du chef de l’Etat, Macky Sall et ex-Premier ministre, Aminata Touré à l’ex l’ancien chef de cabinet du président de a République, Moustapha Diakhaté en passant par le porte-parole adjoint de l’Apr, le député Abdou Mbow, tous sont montés au créneau, pour tacler sévèrement Idrissa Seck et ses partisans.
Le camp du pouvoir apporte la réplique au candidat malheureux de la coalition Idy2019 à la dernière élection présidentielle du 24 février. Vingt quatre heures après la publication du livre blanc de la coalition Idy2019 sur les irrégularités du dernier scrutin présidentiel, des responsables de l’Alliance pour la République (parti du président de la République) sont montés au créneau pour contre attaquer. Première à réagir : l’ancienne représentante spéciale du chef de l’Etat, Macky Sall et ex Premier ministre, Aminata Touré a publié hier, mercredi 1er mai un poste sur son compte Facebook dans lequel, elle invite Idrissa Seck, sorti deuxième lors de cette présidentielle avec plus 20% des suffrages, «à tourner la page de la présidentielle pour se consacrer au renforcement de la démocratie sénégalaise». «Plus de deux mois après l’élection présidentielle, Idrissa Seck qui, faut-il le rappeler, n’a obtenu que 20% des suffrages des sénégalais a présenté hier (mardi, Ndlr) un soi-disant livre blanc sur des irrégularités du scrutin. A la lecture du document, il est évident que les allégations ne correspondent en rien à la réalité vécue par les électeurs et les observateurs indépendants», a martelé Aminata Touré qui n’a pas manqué de rappeler à l’endroit du leader du parti Rewmi que des «centaines d’observateurs internationaux ont tous salué la bonne tenue et la transparence du scrutin. Et les Sénégalais ont fermé depuis longtemps le chapitre définitif de l’élection présidentielle du 24 février».
Abondant dans le même sens, le porte-parole adjoint de l’Apr, le député Abdou Mbow refuse tout commentaire sur cet ouvrage. Joint par nos confères d’I-radio, le vice-président de l’Assemblée nationale martèle, déclare : «Nous n’avons aucun commentaire à faire sur ce livre. Je voudrais dire à Idy et ses amis que les élections sont derrières nous. L’élection présidentielle a été gagnée par le Président Macky Sall et le Conseil constitutionnel l’a confirmé et on est en train de travailler». Pour sa part, l’ancien chef de cabinet du président de a République, Moustapha Diakhaté qualifie à propos cet ouvrage que de «Livre bla-bla : une montagne d’inepties d’Idy2019». Dans sa page Facebook Moustapha Diakhaté va même plus loin en estimant que «c’est ridicule de parler d’un hold-up électoral avec 155 248 doubles électeurs et 600 bureaux fictifs. Idrissa Seck déçoit encore et toujours». «La démocratie sénégalaise ne mérite pas une opposition aussi minable», a-t-il déclaré.