VIDEOCENSURE ET MANQUE DE REDEVABILITÉ PUBLIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Le président demande chaque fois des comptes sans jamais sévir. Macky Sall qui semble avoir perdu la main, instaure dans son camp, une police de la pensée incompatible avec la démocratie
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Des comptes, encore des comptes et toujours la même rengaine présidentielle pour demander des comptes de gestion sans jamais sévir, c’est l’avis d’Abdoulaye Cissé dans ce nouveau numéro de Lu Bess. Il constate que la redevabilite publique est définitivement enterrée dans ce pays. Pire, estime-t-il, le chemin de l'inventaire des 750 milliards du Plan Décennal 2012- 2022 de lutte contre les inondations mène tout droit à Mansour Faye, ministre de l'hydraulique et de l'assainissement de juillet 2014 à Avril 2019. Le journaliste trouve que cela commence à faire beaucoup de comptes à demander au beau-frère du président dont on attend encore au Comité Force Covid-19, les justificatifs de dépenses de l'aide alimentaire d'urgence portant sur 69 milliards de francs cfa. À ce rythme, on n'a même plus peur des colères émotives du président, s'amuse Abdoulaye Cissé.
Quant à Lamine Niang, il trouve regrettable le recul des libertés individuelles ces dernières années avec des emprisonnements tous azimuts de personnes dont le seul tort est de s’exprimer ouvertement sur des questions jugées souvent controversées. Le chroniqueur estime encore plus affligeant la censure imposée par le président de la République au camp présidentiel concernant le troisième mandat. Un musellement de la parole, au-delà des considérations politiques, qui instaure de facto une police de la pensée incompatible avec la démocratie.
Lu Bess est un talk hebdomadaire de SenePlus, réalisé par Boubacar Badji.