VIDEOLE GOUVERNEMENT FACE À LA PRESSE
Le Premier ministre Amadou Ba et ses homologues Antoine Diome, Sidiki Kaba, Ismaïla Madior Fall et Abdou Karim Fofana évoquent l'actualité sociopolitique nationale
Amadou Ba s'exprime sur les récentes émeutes au Sénégal : Promesse de justice et appel au dialogue national. Le premier ministre Amadou Ba a tenu une conférence de presse à Dakar ce jeudi 15 juin 2023 pour évoquer les récentes émeutes au Sénégal. L'événement avait pour but d'informer l'opinion publique nationale et internationale sur ces événements tragiques et leur contexte. A ses côtés, ses homologues Antoine Diome, Sidiki Kaba, Ismaïla Madior Fall et Abdou Karim Fofana.
Amadou Ba a commencé par exprimer sa gratitude à tous ceux qui ont assisté à la conférence, soulignant l'importance de leur intérêt pour les affaires gouvernementales. Il a ensuite fait une déclaration sur les émeutes, qu'il a qualifiées de "moments tragiques", suite au verdict du procès pour viol et menace de mort contre Ousmane Sonko. Ces émeutes ont vu une destruction massive de biens publics et privés et ont entraîné des pertes de vies humaines.
Ba a présenté les condoléances du gouvernement aux familles qui ont perdu des êtres chers et a exprimé sa solidarité avec les blessés. Il a ajouté que des enquêtes ont été ouvertes pour déterminer les causes des décès et situer les responsabilités. Le Premier ministre a également souligné que ces émeutes ont un coût considérable et mettent en danger l'activité économique du pays, y compris les emplois et les entreprises locales.
Il a condamné fermement toutes les formes de violence, de vandalisme et de destruction, en précisant que ces actes ne font qu'aggraver les tensions et creuser des divisions au sein de la société sénégalaise. Il a dénoncé une entreprise d'isolement qui aurait commencé avec une cyberattaque et s'est manifestée par des tentatives de destruction et de sabotage d'infrastructures vitales pour le pays.
Le Premier ministre a également évoqué l'existence d’indices « graves et concordants" suggérant une stratégie de manipulation visant à commettre des infractions contre l'autorité de l'État et l'intégrité du territoire national. Il a mis en garde contre une érosion des principes de démocratie et de liberté sous l'effet de cette stratégie de manipulation.
Ba a affirmé que le gouvernement est déterminé à faire toute la lumière sur ces événements et à traduire en justice tous ceux qui ont commis des actes répréhensibles. Dans cette optique, des arrestations ont déjà été effectuées, tandis que des personnes fortement suspectées sont maintenues en détention pour les besoins de l'enquête.
Il a insisté sur le fait que le Sénégal est un pays fondé sur les principes de démocratie, de l'État de droit et du respect des droits de l'homme. Il a invité la société civile, les associations de droits de l'homme et la presse à travailler en collaboration avec les services compétents du gouvernement pour un traitement juste et équilibré de l'information basée sur des faits avérés.
Enfin, Ba a rappelé l'importance du dialogue national proposé par le président Macky Sall, un espace de discussion entre les acteurs de la société civile, les partis politiques et les autres acteurs clés pour échanger des idées et proposer des solutions constructives face aux défis auxquels le pays est confronté. Il a réaffirmé l'engagement du gouvernement à rechercher la paix et la concorde nationale.
Le ministre de la Justice sénégalais, Ismaël Madior Fall, s'exprime sur le cas d'Ousmane Sonko et Adji Sarr
Le ministre de la Justice, Ismaël Madior Fall, a tenu à clarifier certains points concernant l'affaire judiciaire impliquant Ousmane Sonko et la jeune femme Adji Sarr. Il a tout d'abord rappelé que malgré les menaces et les intimidations, la justice a suivi son cours et l'État est resté debout. Il a salué le courage des juges qui ont pris une décision en conformité avec le droit.
Concernant la décision rendue le 1er juin, il a précisé que le jugement complet n'est pas encore disponible. Les juges ont prononcé le verdict et se donnent le temps de rédiger l'intégralité de la décision. Il a toutefois souligné que le jugement prononcé n'acquitte pas Ousmane Sonko de viol, mais disqualifie l'accusation de viol en corruption de la jeunesse, une infraction prévue par le code pénal du Sénégal.
Il a également précisé que ces chefs d'accusation, y compris la corruption de la jeunesse, étaient bien spécifiés dans l'ordonnance qui a saisi la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar.
Enfin, en ce qui concerne l'exécution de la décision de justice, le ministre Fall a expliqué que la décision doit d'abord être notifiée à Sonko. Une fois que la décision lui est notifiée, il a deux options : se constituer prisonnier ou être arrêté par le parquet qui a la charge d'exécuter la décision de justice. Il a ensuite 10 jours pour accepter ou contester la décision. S'il conteste, il peut être rejugé par la même juridiction.
Ismaël Madior Fall a donc insisté sur le fait que les procédures judiciaires étaient en cours et qu'il ne fallait pas se précipiter pour exécuter la décision, rappelant l'indépendance de la justice.
Le ministre de l'Intérieur Antoine Diome revient sur les violences des trois premiers jours du mois de juin
Le ministre de l'Intérieur, Antoine Diome, a apporté des précisions sur la situation concernant les manifestations publiques et les actes de violence qui en ont découlé. Il a rappelé que les fondements de ces troubles proviennent d'un différend privé entre deux citoyens sénégalais, qui a été politisé, menant à des protestations de masse.
M. Diome a insisté sur le fait que le Sénégal est un état de droit, où le gouvernement et les citoyens sont soumis aux lois. Il a déploré les actions de ceux qui choisissent d'ignorer ces lois en organisant des manifestations violentes et destructrices.
Il a condamné les attaques injustifiées contre des infrastructures essentielles et a exprimé ses préoccupations quant au fait que les divergences d'opinions politiques soient devenues prétexte à l'intimidation et à la violence, y compris à l'endroit de la presse.
Concernant les événements récents de juin 2023, M. Diome a critiqué l'organisation d'une "Caravane de la liberté" sans déclaration préalable, en violation de la loi. Il a déploré le décès survenu lors de cette manifestation et a souligné que le gouvernement ne peut pas permettre des rassemblements illégaux qui mettent en danger la vie des citoyens et leurs biens.
Le ministre a énuméré les quatre principes de maintien de l'ordre : légalité, nécessité, proportionnalité et réversibilité. Il a déclaré que le gouvernement doit agir conformément à ces principes, et que des restrictions peuvent être imposées pour maintenir l'ordre, mais ces restrictions sont réversibles et peuvent être levées si la situation s'améliore.
Il a conclu en disant que le gouvernement est prêt à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les citoyens et maintenir l'ordre public, y compris en limitant l'accès à certaines zones si nécessaire.
Le ministre de l'Intérieur a été questionné sur les manipulations sur les réseaux sociaux concernant la police. Il a reconnu que les réseaux sociaux peuvent être un outil puissant pour la diffusion de l'information, mais a également souligné que, mal utilisés, ils peuvent devenir un fléau de notre époque.
Il a fait référence à une vidéo controversée qui a été largement diffusée et a provoqué un débat public. Selon lui, en cas de controverse de ce genre, le rôle de l'État n'est pas d'être passif, mais d'ouvrir une enquête. Il a confirmé qu'une telle enquête a été lancée lors de sa récente visite avec le Premier ministre.
Le ministre a reconnu que l'enquête est essentielle pour déterminer la vérité, car sans elle, chaque partie présente sa propre version des faits. Bien qu'il ait connaissance du contenu de la vidéo en question et soit convaincu que la police a agi correctement, il reconnaît que son opinion peut être perçue comme partiale.
En conclusion, il a réaffirmé la nécessité d'une enquête impartiale pour déterminer la vérité et faire la lumière sur la situation, indépendamment des déclarations individuelles de chaque partie impliquée.