VIDEOL'ÉMOUVANT DISCOURS DE VERITE DE DENIS MUKUEGUE, NOBEL DE LA PAIX
L'homme qui répare les femmes victime de violences sexuelles atroces, lauréats du Prix Nobel de la Paix a tenu un discours de vérité face aux dirigeants du monde et demande aux Etats de prendre leur responsabilités

C’est un discours hautement politique et même politiquement courageux que le gynécologue congolais Denis Mukwege a tenu devant un parterre de personnalités et devant ses compatriotes lors de la cérémonie de réception du Prix Nobel de Paix qu’il partage avec la jeune syrienne, ancienne esclave sexuelle de l’Etat islamique, Nadia Murad (25 ans) , irakienne d’origine kurde.
Denis Mukuege, celui qui a pris parti pour les victimes de violence sexuelles qu’il soigne et accompagne sur presque tous les plans depuis des années, au risque de sa propre vie, en RDC, a vigoureusement dénoncé cette cruauté comme arme de guerre, dénoncé l’inaction de la communauté internationale face de telles atrocités et déploré le manque de volonté politique des dirigeants. «Finalement c'est un choix de construire ou non la paix dans un pays en conflit. S'il faut faire la guerre, c'est la guerre contre l'indifférence qui ronge nos sociétés aujourd'hui. Agir c'est tout simplement refuser l'indifférence », a martelé le docteur rendu célèbre grâce l’hôpital de Panzi qu’il a créée en République démocratique du Congo où opère et « répare », les victimes de viol.
Le médecin s’est insurgé aussi contre la protection dont jouissent les bourreaux tandis que les victimes se morfondent dans la douleur, le désespoir et mourant à petit feu. Sans que personne ne se préoccupent de leur sort. Parce justement ces crimes sont commandités par des hommes politiques puissants qui sont censés représentés le peuple au sein même du parlement du pays.
«Les Etats doivent cesser d'accueillir les dirigeants qui ont toléré ou pire qui utilisé la violence sexuelle pour accéder au pouvoir. Les Etats doivent cesser de les accueillir avec les tapis rouges et plutôt les Etats doivent tracer un ligne rouge contre l'utilisation du viol comme arme de guerre, une ligne rouge qui serait synonyme de sanctions économiques, politiques et de poursuite judiciaires. Poser un acte juste n'est pas difficile, c'est une question de volonté politique », a plaidé ce médecin humaniste abondamment ovationné par l’assistance alors qu’il recevait la distinction la plus prestigieuse et la plus convoité au monde, Le Prix Nobel de la Paixqu’il partage avec Nadia Mourad, ancienne esclave sexuelle de l’Etat islamique qu’il appelle affectueusement mon amie.
Après avoir exterminé sa famille, cette fille a été capturée, violée à de multiple reprises avant qu’elle ne réussisse à s’enfuir. Aujourd’hui est devenu une activiste pour la protection de sa communauté, minoritaire en Irak et fort persécutée.