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La restriction des candidatures féminines, l’absence d’offre politique – Aida Mbodjie en croisade contre le parrainage aux élections locales
L’alliance nationale pour la démocratie (and/Saxal Liguey) a fêté, hier, ses cinq ans d’existence. a l’occasion, Aida Mbodj, qui a tiré une mauvaise expérience du parrainage, n’a pas hésité à le disqualifier en perspectives des élections locales prévues au mois de décembre prochain.
La lionne de Bambey a toujours en travers de la gorge l’invalidation de sa candidature à la présidentielle du 24 février dernier. Pour la présidente de l’Alliance Nationale pour la Démocratie (AND/Saxal Liguey), la loi sur le parrainage constitue un recul démocratique. «C’est pour ne pas le cautionner que je n’ai pas apporté mon soutien à aucun des cinq candidats en lice», a indiqué Aida Mbodj qui n’a pas fini de déplorer et de dénoncer le processus ayant abouti au choix des candidats à la candidature pour la dernière présidentielle.
Tirant les enseignements de cette expérience, l’ex députée-maire de Bambey estime que le parrainage ne doit pas prévaloir pour les élections locales. «Nous ne connaissons pas, jusque-là, la règle qui prévaut pour choisir ou éliminer un candidat. Le parrainage est très sélectif et discriminatoire. Nous ne connaissons pas les règles d’élimination.
Donc, nous sommes en devoir de sonner l’alerte», explique-t-elle. Tout compte fait, elle déclare que pour les Locales qui se profilent à l’horizon, rien ni personne ne pourra les empêcher d’y participer. Elle considère que les jeunes doivent être au cœur de ce scrutin et aller à l’assaut des collectivités locales. Commentaires : « Il faudrait que ceux qui connaissent les problèmes de la base puissent mon- ter au créneau et demander effectivement les suffrages de leurs concitoyens pour avoir la voix au chapitre. Mais si on ne prend pas garde avec cette loi sur le parrainage, l’Etat central va détenir tous les pouvoirs et même nommer les maires. Ce sera une nomination plutôt qu’une élection. Ils (Ndr : les gars du pou- voir) vont choisir les maires. En plus de payer les cautions, ils auront leur main sur la Justice, sur l’organe qui va valider les parrainages pour ainsi mettre qui il veut au niveau de ces instances décentralisées.»
Aida Mbodj estime toutefois que si les choses sont laissées en l’état, c’est l’argent qui va jouer lors du prochain scrutin. Ainsi dans les localités où il y a des richesses minières, dit-elle, quelqu’un pourrait venir exercer son pouvoir financier pour installer une marionnette qui va privilégier ses intérêts au détriment de ceux des populations. Elle trouve que le dialogue dont parle le président de la République est une bonne occasion pour discuter du parrainage et de la nécessité de l’écarter lors des prochaines Locales.
Elle souligne, dans la foulée, que le chef de l’Etat a appelé au dialogue, mais jusque-là, elle n’a pas reçu d’invitation. « On ne sait pas quels sont les termes de référence ; si le dia- logue va porter sur des questions politiques ou économiques, ... L’autre problème ; c’est que le pouvoir doit donner des gages pour que les conclusions soient consensuelles et opérationnelles», affirme-t-elle.
Analysant par ailleurs le scrutin présidentiel, Aida Mbodj a félicité les Sénégalais pour la maturité dont ils ont fait preuve lorsqu’il s’est agi d’accomplir leur devoir civique. «Les Sénégalais ont en effet voté en masse dans le calme. Quant à la classe politique, elle a fait montre de dépassement pour éviter que les dysfonctionnements notés dans le processus et les irrégularités qui ont émaillé le vote dans certains endroits n’accouchent d’une crise postélectorale préjudiciable à la stabilité du pays. Quant à nous, AND, nous assumons pleinement la position qui a été la nôtre, face à un scrutin qui était joué d’avance», a-t-elle conclu.