1 SÉNÉGALAIS SUR 3 ENTRE 15 ET 65 ANS VIOLENTÉ AU MOINS UNE FOIS
33,7% des Sénégalais âgés entre 15 et 65 ans ont été victimes de violence, au moins une fois
33,7% des Sénégalais âgés entre 15 et 65 ans ont été victimes de violence, au moins une fois. Le résultat émane d’une étude de l’Agence nationale de la sécurité de proximité (Asp), menée en 2016, avec la collaboration de l’Ecole supérieure d’économie appliquée et présentée hier, jeudi 7 juin.
Il est ressorti d’une étude de l’Agence d’assistance à la sécurité de proximité (Asp) et de l’Ecole supérieure d’économie appliquée de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) que 33,7% des personnes âgées entre 15 et 65 ans ont été victimes de délinquance au moins une fois. Selon toujours les résultats de cette étude présentée hier, jeudi 7 juin, en présence du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique, Aly Ngouille Ndiaye, le taux des victimes personnelles de cette délinquance est beaucoup plus important dans la région de Dakar. Il est de 60,9% pour un effectif de 1 694 855 personnes. Soit 6 personnes sur 10. Avec un taux 38,2% pour une population enquêtée de 450 534 personnes, la région de Thies arrive en seconde position. Le taux de la criminalité pour la région de Kaolack est de 28,3% pour un effectif de 182 732 enquêtés. Dakar, Thiès et Kaolack sont suivis des régions de Diourbel, Ziguinchor et Kédougou. La région de Diourbel est à 25,7% pour un effectif de 249 495 personnes interrogées. Ziguinchor, quant à elle, est à 24,5% pour un effectif de 159 339 personnes. S’agissant de la région de Kédougou, elle est à 23,3% pour un effectif de 54 309 personnes. La région de Matam enregistre le plus faible taux. Elle est à 10,7% pour un effectif de 48 679 personnes.
1 PERSONNE SUR 10 PARMI LES ENQUÊTÉS A ÉTÉ VICTIME D’UNE ATTEINTE VOLONTAIRE À L’INTÉGRITÉ PHYSIQUE
Le volet “atteinte à l’intégrité physique”, composé entre autres des agressions, des viols et des violences conjugales est à 10,4%. Ce résultat renseigne qu’une personne sur 10 a fait l’objet au moins d’une atteinte volontaire à l’intégrité physique. Ces actes sont plus répandus dans le Sud-est du pays. Kédougou (23,2%) est la région la plus affectée. Elle est suivie des régions de Tambacounda (19,60%) et de Kolda (19,4%). L’étude montre que dans ces régions du Sud-est du pays, 2 personnes sur 10 ont été victimes de cette forme de délinquance durant l’année 2016. Les cas d’atteinte à l’intégrité physique sont moins perceptibles dans la capitale. Dakar enregistre le taux le moins élevé avec 5%. Matam et Thiès suivent avec respectivement 7,10% et 8,40%.
L’étude de l’Agence nationale de la sécurité proximité s’est aussi intéressée sur les nouvelles formes de délinquance. Il est en ressorti ainsi que la cybercriminalité, les vols à la roulotte, le trafic de drogue et les atteintes à l’environnement gagnent du terrain. Ces nouvelles formes de délinquance sont estimées à 33,6%. Dakar enregistre 57,80% de taux de prévalence. Ziguinchor arrive en seconde position avec 28,8%. Kolda enregistre un taux de 28,20%. A l’opposé, les régions de Matam (13,20%) et Kaffrine (16,10%) sont celles qui en souffrent moins. La région de Diourbel avec (40,2%) pour 57 355 ménages fait partie des zones les plus touchées. Saint-Louis (39,3%) pour 41 424 ménages, Louga (35,4%) pour 36 351 ménages, Kaolack (35,10%) pour 30 570 ménages, Thiès (34,3%) sur 57 792 ménages et Kolda (32,2%) sur 22 367 ménages sont aussi impactées. En revanche, les régions de Dakar (21,4%), Kaffrine (24,4%), Tamba (25,70%), Matam (25%) et Fatick (28%) sont les moins touchées.
LE VOL DE BÉTAIL ACCABLE LES RÉGIONS DE LOUGA ET ST-LOUIS
Les atteintes aux biens des ménages intègrent le vol de bétail, les cambriolages et les incidents sur un matériel roulant. Le vol de bétail est beaucoup plus ressenti dans les régions de Saint-Louis et Louga. Le vol de bétail et les autres formes de délinquance représentent 29,5% des infractions commises sur la période concernée. 3 ménages sur 10 ont subi un de ces actes de délinquance. Par ailleurs, l’étude a montré que le vol est le risque le plus craint par les citoyens (78%). Il est suivi du risque de cambriolage qui est à 52%. La crainte d’agression est à 52%. Selon l’enquête, les citoyens ne se sentent pas en sécurité. 63% des enquêtés trouvent qu’en étant seuls, dans leur domicile, ils risquent d’être agressés. 40% des personnes pensent qu’ils sont en risque en vivant dans leur quartier. 53% ont peur d’être victimes de violence quand ils sont dans le noir.
PERCEE DE LA DELINQUANCE : Aly Ngouille Ndiaye relativise
Pour le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, Aly Ngouille Ndiaye, en dépit des résultats sur le taux de la délinquance, la situation est sous contrôle. « Il est aisé d’en déduire que les efforts consentis par les pouvoirs publics, au cours de ces dernières années, pour assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens sans discontinuité territoriale, commencent à porter leurs fruits », dit-il. S’agissant des résultats de l’étude, le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique a estimé qu’ils permettront l’élaboration et la mise en œuvre de stratégies territoriales pertinentes de prévention et de lutte contre toutes les formes de délinquance à l’échelle nationale. Le directeur de l’Agence nationale de la sécurité de proximité, Pape Khaly Niang, a trouvé pour sa part que la situation de la délinquance est sous contrôle. Toutefois, il a jugé nécessaire la création d’un observatoire national pour prévenir le phénomène. « Il serait bon dans l’avenir de compiler l’ensemble de ces aspects pour avoir des éléments déterminants sur l’évaluation des politiques publiques de sécurité. Cela va nous mener à un observatoire national de la prévention de la délinquance dans lequel toutes les données seront stockées pour permettre aux acteurs d’avoir une visibilité sur le niveau de la délinquance au Sénégal ». Pape Khaly Niang souhaite aussi la mise en place d’une loi d’orientation sur la sécurité intérieure qui regrouperait tous les acteurs de la sécurité.
Fatou NDIAYE