1,062 MILLION DE SENEGALAIS BOIVENT UNE EAU SALE
FORTE TENEUR EN FLUOR ET EN SEL, CONTAMINATION PAR DES RESIDUS INDUSTRIELS, POLLUTION HUMAINE
Même si l’eau est disponible en quantité au Sénégal, dans certaines parties du pays, cette ressource vitale n’est pas de qualité. Selon le coordonateur du Pepam, Amadou Matar Diallo, qui a pris part hier, jeudi 19 mai, à la revue sectorielle conjointe en eau et assainissement de ce programme (Pepam), 1.062.000 Sénégalais ne disposent pas d’une eau de qualité. La forte teneur en fluor et en sel, la contamination par des résidus industriels ou la pollution humaine sont passé par là.
1.062.000 Sénégalais ont recours à une eau sale pour se désaltérer. C’est le résultat d’une étude réalisée par la Direction de la gestion et de la planification des ressources en eau (Dgpre), partagé par le coordonateur du Programme eau potable et assainissement du millénaire (Pepam). Prenant par à la rencontre sur la revue sectorielle conjointe eau et assainissement du Pepam hier, jeudi 19 mai, Amadou Matar Diallo a relevé que dans certaines zones du pays, même si l’eau est obtenue à partir d’une adduction, la ressource n’est pas de qualité.
Mieux, évoquant l’étude, Amadou Matar Diallo a souligné que le fait que ce 1 million 062 mille sénégalais ne dispose pas d’une eau potable, s’explique par le fait que les eaux soient touchées par des teneurs excessives en fluor et en sel. Des fois, fait-il savoir, ces eaux ont été contaminées par les résidus industriels ou la pollution humaine.
Dans la région de Kédougou, le manque d’eau potable est causé par les activités liées à l’orpaillage. Ce chiffre représente 18% du taux d’accès en eau. 417.000 personnes sont ainsi touchées en milieu urbain.
Pour le coordonateur du Pepam, le problème peut être résolu à travers des investissements consistants, une meilleure gestion du transfert d’eau et avec l’instauration d’un système de transfert d’eau douce.
372 MILLIONS DE M3 D’EAU PRODUITS DANS LES VILLES EN 2015
Pour les besoins de la consommation urbaine, 372 millions de m3 d’eau ont été produits en 2015, informe le coordonateur du Pepam. Amadou Matar Diallo indique que les 124 millions de m3 ont été fournis pour le compte de la région de Dakar. L’accès à l’eau est favorisé par un financement de 477 milliards de F Cfa et la réalisation de plusieurs ouvrages de production. 4793 branchements sociaux ont été réalisés en 2015. Et plus 10.980 compteurs divisionnaires sont dénombrés au Sénégal.
Pour le coordonateur du Pepam, le coût de l’eau est aussi accessible aux ménages. Il estime que la somme dépensée pour la communication téléphonique est supérieure au montant injecté dans l’eau et la santé.
Parlant de l’hydraulique rurale, le coordonateur du Pepam a évalué à 374 milliards de F Cfa le financement accordé à ce secteur depuis 2005. 52 forages, 2 châteaux d’eau et 3 réseaux hydriques ont été réalisés en 2015. Amadou Matar Diallo parle d’une bonne couverture en eau partout au Sénégal à l’exception de quelques zones dans le centre du pays. Le taux de couverture par puits a aussi diminué, renseigne le coordonateur du Pepam.
LE CONTRAT DE LA SDE ARRIVANT A TERME EN 2018 : Le Sénégal cherche client pour la gestion de la distribution d’eau
Le contrat entre l’Etat du Sénégal et la Sénégalaise des eaux (Sde) arrive à échéance en 2018. Et pour parer à toute éventualité, le gouvernement va lancer un appel d’offre international pour trouver le prochain gestionnaire de la distribution d’eau. «Le contrat avec la Sde va prendre fin en 2018. Nous nous y préparons déjà. Présentement, nous sommes dans une dynamique de préparer un nouvel opérateur. Et cela va nous permettre de lancer un appel d’offre. Si c’est la Sde qui va revenir, en respectant le cahier de charge, ce sera très bien. Si c’est un autre opérateur aussi, l’essentiel est que nous allons lancer un appel d’offre international qui va nous permettre d’améliorer le service d’eau au Sénégal», a soutenu le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Mansour Faye. Il s’est exprimé hier, jeudi 19 mai, à l’occasion de la revue sectorielle conjointe en eau et assainissement du Pepam.
INSALUBRITE DANS LES MENAGES : 3 millions de Sénégalais privés d’un système d’assainissement
L’accès à un système de distribution d’eau est une réalité pour beaucoup de Sénégalais. Par contre, nombreux sont ceux qui n’ont pas accès à un système d’assainissement. Venu présider la revue sectorielle conjointe du Programme eau potable et assainissement du millénaire (Pepam) hier, jeudi 19 mai, Mansour Faye a estimé à 3 millions le nombre de Sénégalais laissés en marge. En tout, seuls 36,7% de la population rurale dispose d’un système d’assainissement.
3 millions de Sénégalais ne disposent pas d’un système d’assainissement. La remarque est du ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Mansour Faye. Il a présidé hier, jeudi 19 mai, l’ouverture de la revue sectorielle conjointe eau et assainissement du Programme eau potable et assainissement du millénaire (Pepam). Selon Mansour Faye, ce chiffre traduit que «beaucoup d’efforts restent à faire dans ce secteur».
A sa suite, le coordonateur du Pepam, Amadou Matar Diallo, a fait un constat similaire. A son avis, seuls 36,7% de la population rurale dispose d’un système d’assainissement. Il signale par ailleurs que, certes les Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) n’ont pas été atteints, mais le Sénégal fait parti des mieux lotis dans la sous région ouest africaine avec un taux qui dépasse de 14 points la moyenne régionale. Un résultat obtenu grâce aux nombreux investissements dans le secteur.
Pour l’assainissement rural, signale-t-il, 60 milliards de F Cfa ont été mobilisé depuis le lancement du Pepam, avec un taux de décaissement de 75%. Mieux, ajoute-t-il, 102.609 latrines ont été réalisées par l’Etat et ses partenaires au développement. 2469 édicules publics ont été construits l’année écoulée (2015).
Les citadins eux aussi ne disposent pas d’infrastructures d’assainissement suffisantes. A en croire le coordonateur du Pepam, le taux de couverture en ville est de 62,2%. Et, bien qu’il dépasse de 22%, la moyenne régionale, il est inférieur, de 20%, à la norme mondiale. Ici, 249 milliards de F Cfa de financement ont été mobilisés. Et, les 86,4 milliards ont été dépensés en fin 2015 alors que 162,7 milliards sont en cours d’exécution, signale Amadou Matar Diallo.
Malgré tout, le traitement des eaux usées est resté à 12%. L’arrêt de fonctionnement de la Station d’épuration de Cambéréne est passé par là. Par contre, informe Amadou Matar Diallo, la défécation à l’air libre est quasi inexistante à Dakar. Le taux est passé de 4 à 2,6%. Le coordonateur du Pepam fait état cependant de grands projets d’assainissement qui seront lancés cette année pour juguler le déficit.
GESTION DES CATASTROPHES NATURELLES : Le Sénégal valide son Cadre national des services climatologiques
Le Sénégal a validé hier, jeudi 19 mai, son plan d’action du Cadre national des services climatologiques (Cnsc). Ce programme couvre des secteurs clés de l’agriculture et de la sécurité alimentaire, les ressources en eau, la santé, la gestion des risques et catastrophes, l’énergie et le tourisme. Pour le directeur de cabinet du ministre du Tourisme et des Transports aériens, Amady Sy, le Cnsc vise à fournir des informations météorologiques et climatiques adaptées aux besoins des usagers, tels que des analyses à partir des données météorologiques, des prévisions à plusieurs échelles de temps (journalières, décadaires, mensuelles, saisonnières).
Conscient de son importance, Amady Sy plaide pour des observations de qualité du système du climat, associées à des prévisions fiables. «La connaissance du climat repose d’abord sur l’observation et l’étude des variables métrologiques accueillies par les réseaux d’observation terrestre, maritime et aériens des Services météorologiques nationaux», a-t-il estimé.
Le chef de cabinet du secrétaire général et directeur du département des relations extérieures de l’Organisation météorologique mondiale (Omm), Christian Blondin, a, quant à lui, demandé aux gouvernements des pays d’allouer plus de ressources aux services météorologiques en vue de leur permettre de prévenir à temps les risques et catastrophes. «Les services météorologiques doivent bénéficier d’un financement conséquent et dans la durabilité. Le climat est un domaine dans lequel personne ne peut agir seul. Il faut un effort global», a affirmé le représentant l’Omm à l’atelier de validation.