729 TÊTES DE BŒUF VOLÉES
Les populations de plusieurs localités frontalières à la Guinée-Bissau ont pris part à une marche pacifique autorisée contre l’ampleur des vols massifs de bétail dans le Balantacounda
Les populations de plusieurs localités frontalières à la Guinée-Bissau ont pris part, samedi dernier 11 août, à une marche pacifique autorisée contre l’ampleur des vols massifs de bétail dans le Balantacounda (département de Goudomp). Les voisins de la Guinée-Bissau sont mis en cause par les victimes de razzia qui appellent l’Etat du Sénégal à rétablir la sécurité en zone transfrontalière par la réouverture de certaines positions militaires. A défaut, menacent-ils, les manifestants préviennent de ne pas voter ou tout au plus de donner leurs voix à l’opposition.
Ils étaient un peu plus d’une centaine d’habitants des contrées des profondeurs du Balantacounda, dans l’extrême sud de Sédhiou, à arpenter les voies publiques de la commune de Samine pour faire entendre leur voix contre les vols massifs de bétail. «Le phénomène du vol de bétail fragilise la paix dans cette partie de la région qui, il y a quelques années, était sous le joug de la rébellion. Perpétré au début en cachette, le vol de bétail s’est transformé en véritable incursion de bandes armées bien organisées. Tous les bœufs volés dans le Balantacounda sont transférés en territoire Bissau-guinéen. Entre janvier et août de cette année, plus de 729 têtes de bœufs sont volées dans cette zone et dont seulement 33 ont été retrouvées», a déclaré Hervé Mansaly, membre du Comité de veille contre le vol d’animaux dans le Balantacounda, en lecture du mémorandum produit par le comité à l’occasion de la marche.
A l’issue de cette marche pacifique, de fortes recommandations sont faites pour amener l’Etat du Sénégal à renforcer la sécurité en zone transfrontalière. «Le Comité demande une coordination parfaite de tous les comités de veille du Balantacounda, en créant un bureau unique. Nous recommandons le boycott du scrutin présidentiel et même les prochaines élections municipales. Nous exigeons le bouclage de toutes les pistes qui mènent vers les localités de la Guinée-Bissau, jusqu’à la résolution du problème». Hervé Mansaly de faire appel aux pouvoirs publics pour compenser, dit-il, les pertes subies. «Nous appelons l’Etat du Sénégal à indemniser toutes les familles victimes de vols massifs, relativement au dernier recensement des cas de vol, à l’image des éleveurs du Nord, dans les régions de Matam, Kaffrine et de Louga qui ont perdu leurs bêtes suite à la tornade du 27 juin dernier».
L’ouverture des postes militaires en zone de frontière sonne comme un impératif, note Hervé Mansaly du comité de veille du Balantacounda. «Nous exigeons l’ouverture des postes militaires de Boutoughoul, Bambato et de Saliotte, en zone de frontière et très instable».
Pour sa part, Arfang Diatta, le secrétaire général de l’organisme en charge de la valorisation de l’élevage, ajoute que ce vol assorti de conflit date de la guerre de libération de la Guinée-Bissau. Et, il urge d’y mettre fin et prévenir des batailles qui pourraient éclater entre les communautés en zone de frontière.