AAR LI NU BOKK RECLAME LA TETE DE CHEIKH SARR
Après la procédure judiciaire enclenchée par des organisations de défense des droits de l’Homme, une nouvelle étape est entamée dans l’affaire d’accusations de torture que dit subir le jeune activiste Ardo Gningue de la part de la gendarmerie
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Après la procédure judiciaire enclenchée par des organisations de défense des droits de l’Homme, une nouvelle étape est entamée dans l’affaire d’accusations de torture que dit subir le jeune activiste Ardo Gningue de la part de la gendarmerie. Dénonçant une violation grave et manifeste des droits humains, la plateforme citoyenne Aar Li Nu Bokk a saisi les instances de l’ONU d’une lettre de dénonciation pour acte de tortures et de traitements inhumains et dégradants contre le colonel Cheikh Sarr qui a supervisé les opérations de la gendarmerie au moment des faits. Le collectif réclame des sanctions contre le colonel tortionnaire.
Comment va se terminer le feuilleton de l’activiste Ardo Gningue et du Colonel Cheikh Sarr ? En tout cas, c’est un nouvel épisode qui est entamé depuis hier dans cette affaire qui éclabousse le Haut commandement de la gendarmerie. L’on est tenté même de dire que son communiqué publié le 29 août dernier réfutant les accusations portées contre ses membres a fini de jeter l’opprobre sur l’institution de la gendarmerie. Car, soutient mordicus « Aar LiNu Bokk », la Gendarmerie ne peut pas être juge et partie dans une affaire qui oppose un citoyen à certains de ses éléments. D’autant que, considérant déjà que l’enquête ouverte par la gendarmerie est biaisée et sans objet, les camarades d’Ardo Gningue ont décidé de porter l’affaire au niveau des instances internationales, notamment le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme etla Mission des Nations unies pour la Stabilisation de la République Démocratique du Congo (MONUSCO).
En effet, « Aar Li Nu Bokk » demande la suspension du Colonel Sarr des missions de maintien de la Paix tant qu’il n’a pas répondu de ses actes. « Nous avons demandé à ces représentantes de ces organes des Nations unies que le Colonel Cheikh Sarr qui a ordonné, participé et supervisé les actes de torture contre Ardo Gningue et d’autres villageois et qui était récemment en mission au Congo ne doit plus représenter le Sénégal dans les missions de maintien de paix des Nations unies, sans avoir au préalable répondu devant une justice impartiale des actes de torture, de traitements inhumains et dégradants qui lui sont reprochés », réclament Alioune Badara Mboup et ses collègues.
Car, d’après eux, il est hors de question que des forces de l’ordre devant garantir la sécurité des personnes et des biens puissent s’adonner à de telles pratiques ignobles, barbares et rétrogrades portant atteinte à la dignité de l’humanité toute entière. Alors que, rappellent-ils, le Sénégal ne peut organiser sur son sol l’arrestation, le jugement et la condamnation d’un ex-chef d’État africain et cautionner de tels actes de la part de la gendarmerie. Il faut signaler que cette missive adressée à la MONUSCO pourrait coûter au Colonel Cheikh Sarr son poste. A ce titre, l’on a en mémoire le cas de l’ex-Commissaire de la Police centrale de Dakar à qui des organisations de défense des droits l’Homme reprochaient d’avoir réprimé d’une manière sanglante des manifestants qui s’opposaient pacifiquement à une troisième candidature de l’ancien président Abdoulaye Wade.
En effet, Harouna Sy, qui avait réussi par un appel à candidatures à intégrer l’ONU, avait finalement été repêché par le Secrétaire général des Nations unies d’alors, Ban ki Moon qui avait sans doute été convaincu par la lettre que lui avaient adressée les organisations de défense des droits de l’Homme. Toutefois, il convient de signaler la nature des organisations qui ont saisi l’ONU. Pour ce cas présent, il s’agit d’une organisation de la société civile qui lutte contre la spoliation des terres et des ressources naturelles.