ABDOULAYE MAKHTAR DIOP SE DÉBINE
Pierre Goudiaby Atépa, Moussa Cissé et Khatab Bodian comptent vraiment en découdre avec le Grand Serigne de Dakar
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Pierre Goudiaby Atépa, Moussa Cissé et Khatab Bodian comptent vraiment en découdre avec le Grand Serigne de Dakar, Abdoulaye Makhtar Diop, qui soutenait sur le plateau de la TFM, à la suite de la tuerie de Boffa Bayotte, qu’ils étaient des «plénipotentiaires des rebelles» du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc). Dans la citation directe qui lui a été adressée le vendredi 11 mai dernier, Abdoulaye Makhtar Diop qui pourtant se disait prêt à répondre de ses déclarations devant la justice, s’est débiné en relevant «un vice de forme».
Répondant à la citation directe de Pierre Goudiaby Atepa reçue le 11 mai 2018, le 5ème viceprésident de l’Assemblée nationale, Abdoulaye Makhtar Diop, a remis en cause l’acte qui lui a été remis par l’huissier de justice Me Gnagna Seck Sèye. Tout au moins, le Grand Serigne de Dakar a relevé un vice de forme. Dans sa réponse écrite dont «L’As» détient une copie, Abdoulaye Makhtar Diop estime que la fonction d’administrateur civil qui lui est attribuée dans la citation directe n’est pas appropriée. Il dit ainsi attendre une citation directe qui vise ses casquettes de député et Grand Serigne de Dakar, chef Supérieur de la Collectivité Léboue, aux noms desquels ces messieurs lui avaient répondu dans la presse. Il a demandé aux plaignants de suivre la procédure normale pour qu’il puisse répondre dans le fond et confirmer tous les propos qu’il a tenus à la télévision et dans la presse écrite. Cette nouvelle posture sonne comme un dilatoire ou une volonté d’enquiquiner Atepa et ses camarades.
En effet, réagissant à la menace de plainte de Pierre Goudiaby Atépa, Abdoulaye Makhtar Diop demandait que personne n’évoque son statut de député et qu’il préfère même aller en flagrant délit. Mais il apparaît que le Grand Serigne de Dakar a changé carrément de ligne de défense. C’est comme s’il voulait faire durer le suspense en usant d’astuces juridiques ou s’il avait pris peur. En tout cas, il s’est carrément débiné. Il faut relever par ailleurs que dans la citation directe, Abdoulaye Makhtar Diop est invité à comparaître le mardi 12 juin 2018 à 8 heures 30 du matin par devant le Tribunal de Grande Instance Hors-classe de Dakar, statuant en matière correctionnelle. Les plaignants veulent que le tribunal déclare Abdoulaye Makhtar Diop coupable de complicité de diffamation et le condamne à la peine qu’il plaira au ministère public. En tant que partie civile, ils veulent également qu’Abdoulaye Makhtar Diop leur alloue la somme de 500.000.000 F Cfa pour tous causes et préjudices confondus…
En outre, dans la citation directe, les plaignants rappellent qu’au cours du journal télé- visé de la Télé Futurs Médias (TFM) le 14 janvier 2018, interrogé sur la tuerie de Boffa, Abdoulaye Makhtar Diop a clamé devant l’opinion qu’il n’écarte pas l’implication de Atepa et Cie dans ce crime organisé en ces termes : « Pour moi, il faut distinguer les choses : la tuerie qui s’est passée en Casamance à Niassya est un évè- nement extrêmement grave. C’est un crime qui a heurté la conscience nationale. Mais tout ce qui s’est passé dans les 72 heures ou les 96 heures après est également extrêmement choquant, car sur les plateaux de télévision, on a entendu des déclarations qui m’ont poussé moi, Abdoulaye Makhtar Diop à me poser la question de savoir si ceux qui parlaient n’étaient pas des plénipotentiaires des rebelles. Ne vous en faites pas. Vous voulez un scoop ? Je vous parle en toute vérité, comment peut-on excuser cet attentat sous le prétexte que des jeunes sont en train de couper du bois ? Quand on entend Pierre Goudiaby Atepa, Moussa Cissé et Khatab Bodian, on est choqué.» Makhou faisait-il dans «l’enfumage» ou «foureul» quand il parlait le 14 janvier dernier ?