AMNESTY INTERNATIONAL RECLAME UN STATUT SPECIAL POUR LES ENFANTS
29 ans après la proclamation de la Journée internationale de l’Enfant Africain, Amnesty International Sénégal constate avec regret que la protection des droits de l’enfant en Afrique est très à la traîne, comparée à d’autres secteurs
La 29ème édition de la Journée internationale de l’Enfant Africain a été célébrée hier, en présence de beaucoup d’acteurs de la société civile, notamment la section sénégalaise d’Amnesty international. Occasion saisie par les camarades de Seydi Gassama pour dénoncer les lenteurs notées dans la mise en œuvre des politiques de protection des droits de l’enfant en Afrique. Selon la chargée de programmes à Amnesty Sénégal, Oumy Sya Sadio, il est temps d’accorder à l’enfant un nouveau statut.
Vingt-neuf(29) ans après la proclamation de la Journée internationale de l’Enfant Africain, la section sénégalaise d’Amnesty International constate avec regret que la protection des droits de l’enfant en Afrique est très à la traîne, comparée à d’autres secteurs en termes de développement. Il semble donc urgent, aux yeux de la chargée de programmes à Amnesty Sénégal Oumy Sya Sadio, de tirer les leçons des expériences passées et de réfléchir sur de nouvelles pratiques novatrices afin de parvenir à une protection effective et efficace de l’enfant. Elle considère que cette approche de la protection de l’enfance fondée sur les droits humains est un moyen de s’orienter vers un cadre systémique plus large, incluant les contextes juridiques internationaux, la capacité institutionnelle ainsi que l’évaluation et le suivi des droits de l’enfant en Afrique. «A ce niveau, le soutien apporté par la société civile et les organisations internationales mérite d’être cité, car ces dernières contribuent de manière très remarquable à l’effort commun visant la protection générale de l’enfant au niveau national.
UNE PROTECTION LIMITEE DE L’ENFANCE
Malgré les actions menées en faveur de la protection des droits de l’enfance, Amnesty International note des manquements. De l’avis de Mme Sadio, face à la maltraitance, notamment la mendicité et l’exploitation des enfants à des fins économiques et sexuelles qui semblent être la forme la plus visible de violations des droits de l’enfant, des mesures de protection ont été prises tant au niveau international que régional afin d’éradiquer entièrement ce phénomène en Afrique. «Il en est de même du droit à l’enregistrement des naissances qui n’est pas garanti à tous les enfants et le système de justice juvénile ou les violations des droits de l’enfant sont également nombreuses. Tout ceci pour dire que des exemples de progrès et de réalisations liés à l’existence de ces conventions peuvent être cités tant au niveau international que national». Cependant, elle estime que ces résultats, bien que méritoires, demeurent faibles au regard des défis qui se posent. «En effet, la protection de l’enfance en Afrique trouve ses limites face à des fléaux relatifs à la pauvreté, aux pratiques traditionnelles préjudiciables, à la faim ou aux pandémies. S’y ajoute le manque de volonté politique de la part des gouvernements notamment dans la mise en application de leurs engagements, sans omettre l’impuissance de la communauté internationale face à certaines situations de violations des droits de l’enfant. De même, la méconnaissance des droits de l’enfant de la part des parties prenantes au niveau international, régional et national constitue une des causes de l’impunité qui entoure les nombreuses atteintes à ces droits», soutient la chargée de programmes à Amnesty International Sénégal. Compte tenu des nombreuses violations dont font l’objet les droits de l’enfant en Afrique, Mme Sadio se demande si les instruments juridiques des droits humains destinés à les protéger sont réellement efficaces. Dès lors, elle propose de nouvelles méthodes de travail en vue d’améliorer la protection de l’enfance dans le monde.