AYA POUYE RISQUE 2 ANS AVEC SURSIS
Le verdict du dossier de l’Amicale des internationales et anciennes basketteuses du Sénégal jugé hier en correctionnel, sera connu le 22 mars prochain
Le verdict du dossier de l’Amicale des internationales et anciennes basketteuses du Sénégal jugé hier en correctionnel, sera connu le 22 mars prochain.
L’affaire de la bataille entre membres de l’Amicale des internationales et anciennes basketteuses du Sénégal a été appelée hier devant le juge correctionnel du Tribunal de grande instance de Dakar. La prévenue Rokhaya Pouye dite Aya, a été attraite hier à la barre pour le délit présumé d’abus de confiance portant sur la somme de 40 millions de francs Cfa. La partie civile lui a réclamé ce montant en guise de dommages et intérêts. Mais, aussi la dame Aïda Ndong, qui se réclame présidente au même titre que la mise en cause, demande la restitution du récépissé de ladite amicale. Chacune d’elles s’est défendue pour montrer au Tribunal sa légitimé à diriger la structure.
Aïda Ndong a déclaré avoir été élue le 25 mai 2013, présidente, à la suite d’une Assemblée générale où les 2/3 ont été réunis comme le stipulent les textes de l’association. Elle a aussi avancé que cette Ag extraordinaire a été organisée après le «refus» de Aya Pouye de tenir une Ag après la fin de son mandat. La plaignante accuse en même temps la vice-présidente de la Fédération sénégalaise de basketball de n’avoir jamais fait de rapport financier de 2008 à 2013, période de son mandat. Alors que, dit-elle, la caisse de l’amicale avait de l’argent estimé à 40 millions de franc Cfa provenant des sponsors et des mécènes mais aussi de la subvention annuelle de la Primature, qui s’élève de 5 à 10 millions de franc Cfa.
Le témoin Aïda Sy, par ailleurs Secrétaire générale de l’amicale de 1994 à 2013, a fait savoir que c’est Aya Pouye qui avait demandé une prorogation de son mandat sous prétexte de l’organisation du tournoi Bonaventure Carvalho qui n’a finalement pas eu lieu. C’est sur ce, dit-elle, que l’assemblée a décidé d’aller en Ag où Aïda Ndong a été élue présidente. Tandis que l’autre témoin, Kancou Coulibaly, a affirmé que «Rokhaya Pouye a été réélue de façon consensuelle en 2012 pour un mandat de 4 ans. On s’est alignées sur les textes du sport», dit-elle. Aya Pouye a rejeté catégoriquement les accusations de ses sœurs basketteuses. Elle a d’abord précisé qu’elle a été réélue en 2012 pour une durée de 4 ans. Sur les subventions évoquées, elle parle de «5 millions de franc Cfa reçus deux fois venant de la Primature» pour la période citée. Selon elle, il y a eu des remises qui ne doivent pas dépasser les 12 millions de franc Cfa. Comme justificatifs des dépenses effectuées, elle a cité le convoi de certains membres à la Mecque pour le pèlerinage, les frais de voyage et la prise en charge lors de leur participation à la célébration du cinquantenaire du basket à Bamako, les billets d’avion pour la délégation invitée au Cameroun. Elle a déclaré aussi la remise à chaque ramadan du soukoroukoor aux membres de l’amicale et l’aide aux basketteuses en difficulté. Et d’après elle, la trésorière, Djienéba Pouye, qui est sa sœur, a toujours fait les rapports financiers.
Mais pour le procureur, la prévenue est atteinte et convaincue du délit d’abus de confiance. Car dit-il, la remise est certaine et elle n’a pas été en mesure de répondre aux mises en demeure. Pour lui, la gestion de Aya Pouye n’était pas transparente. Pour la peine, il a requis 2 ans avec sursis. Pour Me Alassane Cissé de la défense, Aïda Ndong «verse dans l’imposture, l’usurpation. Elle n’est la présidente de rien du tout. Cette qualité de partie civile est en souffrance». Et Me Borso Pouye de renchérir : «La preuve de la remise n’est pas rapportée, même s’il y avait cette remise mais c’est en sa qualité de présidente qu’elle l’a reçue. Elle reste et demeure la présidente de l’amicale.» La défense a sollicité le renvoi de sa cliente purement et simplement des fins de la poursuite sans peine, ni dépens et de débouter la partie civile de tous les dommages. Délibéré au 22 mars.
msakine@lequotidien.sn