BIRAHIME SECK DEMANDE LE CONTRÔLE DES FONDATIONS DES PREMIÈRES DAMES
L’origine des fonds des Premières Dames crée des suspicions chez les organisations qui s’activent dans la bonne gouvernance et la transparence.
Le coordonnateur du Forum Civil, section sénégalaise de Transparency International, attire l’attention des autorités sur la nécessité de contrôler les financements des Fondations des Premières Dames ainsi que toutes les organisations à but non lucratif. D’après Birahime Seck, les Fondations des dames des chefs d’Etat restent des sources potentielles de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. C’est pourquoi, il invite les autorités à faire exercer le contrôle de leurs fonds par la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) et le procureur de la République.
L’origine des fonds des Premières Dames crée des suspicions chez les organisations qui s’activent dans la bonne gouvernance et la transparence. D’ailleurs, le Coordonnateur du Forum Civil, section sénégalaise de Transparency International tire la sonnette d’alarme ET attire l’attention des autorités sur la nécessité de contrôler la provenance des financements des fondations des épouses des chefs d’Etat qui brassent des milliards. Car dans un tweet, Birahime Seck souligne que «les fondations des Premières Dames restent des sources potentielles de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme».
Le tweet de M. Seck a suscité de vives réactions sur la toile parce que certains pensent qu’il est exagéré de parler de financement de terrorisme. Mais le Coordonnateur du Forum Civil réplique en précisant qu’il ne s’agit pas de son appellation, mais plutôt de la loi sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et de lutte contre le financement du terrorisme. En plus, il précise qu’il ne cible pas la Fondation Servir le Sénégal de Marième Faye Sall. «Je veux attirer l’attention sur le fait qu’il y a un besoin de contrôler les financements des fondations et d’une manière générale de toutes les organisations à but non lucratif. Il s’agit d’une alerte pour qu’on soit plus sérieux dans le travail de contrôle des fonds de ces organisations», affirme Birahime Seck. Il fait allusion aussi bien de la Fondation Servir le Sénégal de Marième Faye que celle d’Elisabeth Diouf «Solidarité Partage» ainsi que de la Fondation Education-Santé de Viviane Wade. «La problématique de leur financement se pose. La fondation Elisabeth Diouf a disparu juste après le départ du Président Abdou Diouf du pouvoir.
Idem pour celle de Viviane Wade après la seconde alternance politique. Est-ce que la Fondation Servir le Sénégal survivra-t-elle au régime du Président Macky Sall ?», s’interroge Birahime Seck. Il considère que la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) et le procureur de la République doivent exercer le contrôle des fonds des organisations assujetties, notamment les fondations, les Ong, les agences de voyage, de gardiennages, les hôtels, les organisations de la société civile etc. «Mais dans l’entendement des experts, dès qu’on parle d’organisations à but non lucratif, ils pensent aux Ong en oubliant les fondations et les partis politiques qui sont aussi des associations et de potentielles sources de blanchiment de capitaux», relève-t-il.
«S’IL N’Y AVAIT PAS DE RISQUES, LE SENEGAL N’ALLAIT PAS FAIRE L’EVALUATION…»
Selon le coordonnateur du Forum Civil, ce n’est pas pour rien que le Sénégal a procédé à l’évaluation des réglementations selon la recommandation 8 du Groupe d’action financière (Gafi). En effet, les Recommandations du GAFI définissent un cadre complet et cohérent de mesures devant être mises en œuvre par les pays afin de lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, ainsi que le financement de la prolifération des armes de destruction massive. «S’il n’y avait pas de risques, le Sénégal n’allait pas faire l’évaluation de ses textes en plus de procéder à l’évaluation mutuelle. D’où l’alerte pour que le contrôle s’effectue sur les fonds que perçoivent les organisations assujetties. En tout cas, tout le reste relève de l’émotion», affirme le coordonnateur du Forum Civil.