«CE N’EST PAS PAR LA FORCE QU’ON REGLE DES SITUATIONS DE CRISE»
L’ancien Chef d’Etat-major général des armées sénégalaises, le général Babacar Gaye souligne la nécessité de réformer la mission des casques bleus de l'ONU
L’ancien Chef d’Etat-major général des armées sénégalaises, le général Babacar Gaye, a animé hier, jeudi 21 décembre, le cours inaugural de la troisième promotion du Centre des hautes études de défense et de sécurité (Cheds) couplée à la remise des diplômes à la deuxième promotion de cet institut.
Abordant le thème des Opérations de maintien de la paix des Nations Unies (Onu), il a souligné la nécessité de réformer ces missions des casques bleus de l’Onu afin qu’elles soient beaucoup plus capables de répondre aux défis sécuritaires actuels. «Il y a une capacité d’autocritique des Nations Unies qui est remarquable. J’ai souligné combien la problématique des opérations de maintien de la paix tournaient autour de l’emploi de la force et de l’évolution des conflits. En effet, les conflits ont évalué et les opérations de maintien de la paix n’arrivent plus à suivre cette évolution. Et donc, il fallait plutôt les recentrer sur la prévention et bâtir des partenariats solides avec les organisations régionales».
Mieux, ajoute-t-il, il faut également que des réformes soient faites en Afrique, pour une meilleure réponse aux problèmes sécuritaires. «Il faut que les Africains prennent en compte la partie coercition vue la nature des conflits d’aujourd’hui. Et, cela demande que les Africains en aient le financement. Ils ont fait des efforts dans ce sens, ils font des efforts pour avoir des capacités supplémentaires. Ce n’est pas par la force qu’on règle des situations de crise, mais c’est avec une réponse globale», souligne-t-il.
Le général Babacar Gaye relève, par ailleurs, que «sans doute, il faut la force en un moment en soutien du droit, mais il faut bien être conscient que derrière une crise, même s’il y a des casques bleus, il y a des raisons profondes de la crise qu’il faut absolument régler si on veut venir à bout de la crise».