CENTRE DE CONTRÔLE TECHNIQUE DES VÉHICULES
Hann respire un bon coup grâce au décongestionnement de la structure
La mesure de généralisation des rendez-vous pour le contrôle technique des véhicules et le déguerpissement des petits commerces aux alentours ont fluidifié la circulation sur la route de Hann au grand bonheur des riverains des quartiers environnants et des usagers.
La mesure de généralisation des rendez-vous pour le contrôle technique des véhicules et le déguerpissement des petits commerces aux alentours ont fluidifié la circulation sur la route de Hann au grand bonheur des riverains des quartiers environnants et des usagers.
La route de Hann respire un bol d’air frais. Amer théâtre d’embouteillages monstres depuis l’ouverture du Centre de contrôle technique des véhicules en 2012, la circulation y a retrouvé de sa fluidité depuis l’entrée en vigueur, il y a deux jours, de la mesure de généralisation des rendez-vous à la visite technique et du déguerpissement des petits commerces qui avaient fini de fleurir à la devanture du centre. La présence discrète des gendarmes dissuade toute tentative de réinstallation. Du coup, ce jeudi après-midi, un bon vent frais, au propre comme au figuré, souffle ici. La congestion de véhicules qui campait le décor sur cette route très fréquentée a disparu comme par enchantement. De même que les longues files d’attente pour le contrôle technique lesquelles pouvaient s’étirer jusque sur l’autoroute. Et dire qu’il y a encore quelques jours, sortir de cet enchevêtrement de voitures relevait d’un véritable chemin de croix. Lesdites mesures semblent avoir porté leurs fruits. Au grand soulagement des usagers. « Il y a longtemps que je n’avais plus conduit jusqu’à mon lieu de travail. Je préférais garer ma voiture quelque part à Castor et marcher le reste du trajet », confie, sous anonymat, ce fonctionnaire. Cette confidence renseigne, à bien des égards, sur le martyre que riverains des quartiers environnants, travailleurs et usagers de la circulation ont dû supporter pendant des années.
Dans la vaste cour du centre, des rangées de voitures font face aux huit lignes de contrôle et passent, un à un, sur le « billard ». C’est bientôt le tour d’Amadou Ndiaye Diallo, garagiste. Et pourtant, il n’est arrivé sur les lieux que 30 minutes plus tôt. Inimaginable il y a encore quatre jours. « La dernière fois que je suis venu, j’ai passé une journée et demie avant la visite technique. J’espère que ce système de rendez-vous va continuer », dit-il. Ces propos font échos à ceux de Malick Sy. Ce vendeur de véhicule est à son deuxième passage en une journée.
Appréciant cette nouvelle mesure, il regrette seulement qu’elle n’ait pas été prise un peu plus tôt. « On aurait dû le faire depuis longtemps. Mais vaut mieux tard que jamais », soupire-t-il.
800 à 1000 véhicules par jour
Cette mesure de généralisation des rendez-vous dont le but est de désengorger le centre de contrôle technique de Hann et par ricochet de mettre fin aux externalités négatives durement ressenties par les riverains et les usagers de la circulation est entrée en vigueur le 1er février. Ouvert en 2012, le centre a, très vite, fait face à un pic important de véhicules. Programmé pour en recevoir entre 300 et 400 par jour, il en est arrivé à accueillir entre 800 et 1000, selon Yaya Samba Niang, responsable du Bureau de supervision du contrôle technique des véhicules automobiles. « Compte tenu de la forte demande et des nouvelles immatriculations qui se font au jour le jour, on dépasse largement les prévisions. On en reçoit le double. Avant même la généralisation des rendez-vous, d’autres mesures avaient été prises pour gérer le flux important de véhicules », informe-t-il.
Parmi ces mesures dont il fait référence,on note le prolongement des horaires de travail qui sont passés de 8 à 17 heures à 7 à 20 heures avec deux équipes qui se relaient en plus de l’ouverture, le samedi de 8 à 17 heures. Il y a eu aussi le réaménagement de la ligne « Poids lourds » en ligne « mixte ». Ce qui a permis de faire passer les lignes légers de 5 à 7. Autre mesure prise à l’époque, plus précisément en 2014, c’est l’option de la prise de rendez-vous. Et enfin, plus récemment, l’ouverture du centre annexe à Mbao où se rendent les véhicules de moins de huit ans, les taxis et les contre-visites visuels. Ayant démarré ses activités depuis le 8 janvier dernier, ce centre reçoit plus de 250 véhicules par jour. Malgré tout, la situation n’a pas évolué à la hauteur des attentes.
Fin d’une mafia
« On avait constaté une petite amélioration, mais les files d’attente restaient toujours longues. C’est ainsi que nous avons décidé que, désormais, pour passer la visite technique, il fallait impérativement prendre rendez-vous », souligne Yaya Samba Niang. Bien plus que de décongestionner, cette mesure a eu le mérite de mettre fin à une mafia qui avait fini de s’installer à l’extérieur du centre et qui était entretenue par des énergumènes en complicité avec les forces de l’ordre. En effet, certains clients s’arrangeaient pour avoir une « bonne » place sur la file d’attente en échange de quelques billets de banque. De mauvaises pratiques qui sont arrivées aux oreilles des responsables du centre. « Nous avons eu vent de ces pratiques qui se passaient à l’extérieur. Cependant, à l’intérieur du centre, nous avons des contrôleurs assermentés qui n’ont pas de contact avec les clients », assure M. Niang. Pour le déguerpissement du petit commerce qui s’était développé aux alentours, le centre a travaillé en parfaite collaboration avec la mairie de Hann Bel-Air et le Cetud. La gendarmerie a été mise à contribution pour mettre fin à toutes les activités parallèles et irrégulières qui participaient à encombrer l’entrée du centre.
Cette mesure de décongestionnement a-t-elle un lien avec la venue du président français Emmanuel Macron qui, faut-il le rappeler, visitera le Collège de Hann Bel-Air ? Yaya Samba Niang répond par la négative. Selon lui, cette mesure n’a aucun rapport direct avec cette visite. « C’est une mesure définitive, elle n’est ni ponctuelle, ni temporaire », assure-t-il.