CES NOUVEAUX ÉLÉMENTS QUI ACCABLENT YAHYA JAMMEH
De nouveaux éléments de preuves sont venus accabler le prédécesseur d’Adama Barrow
Même si un rapport conjoint de la Cedeao et de l’Onu avait blanchi l’ancien président gambien du meurtre en 2005 de plus de 50 migrants ouest-africains, de nouveaux éléments de preuves sont venus accabler le prédécesseur d’Adama Barrow. En effet, il ressort des témoignages d’anciens responsables de la sécurité gambienne et du seul survivant des migrants ghanéen, Martin Kyere que les auteurs de ces meurtres appelés les «junglers» appartiennent à l’escadron de la mort qui recevait directement des ordres du président Jammeh
Après avoir participé à faire condamner l’ancien président tchadien, Hissein Habré devant les Chambres africaines extraordinaires (Cae), le conseiller juridique de Human Rights Watch et non moins chasseur de dictateur, Reed Brody veut se payer le scalpe de l’ancien président gambien, Yahya Jammeh. En effet, après avoir pris une part active à la mise en place de la coalition pour le jugement du président Jammeh en Gambie, c’est au tour des organisations ghanéennes de bénéficier du soutien de Reed Brody pour demander l’ouverture de poursuites contre l’ancien président gambien présentement en exil en Guinée Equatoriale. Ces organisations ghanéennes veulent faire la lumière sur la disparition de migrants ouest africains dont le Ghana a payé le plus lourd tribut à côté d’autres pays comme le Nigéria, la Côte d’ivoire, le Sénégal et le Togo.
Selon Human Rights Watch et Watch Trial, l’ancien président Yahya Jammeh est impliqué dans le meurtre de ces migrants en juillet 2005 (plus de 50 migrants). Même si un communiqué conjoint de la Cedeao et de l’Onu avait dégagé la responsabilité du président Jammeh au motif que les auteurs de ces crimes étaient des éléments incontrôlés de l’armée gambienne, de nouveaux éléments de preuve attestent la thèse contraire. En réalité, les migrants ont été exécutés et leurs corps jetés dans des puits par une unité paramilitaire contrôlée par le président Yahya Jammeh. C’est ce qui est ressorti des témoignages d’anciens responsables de la sécurité gambienne dont 11 officiers directement impliqués dans cet incident. Il ressort de leurs aveux que les migrants faisaient route vers l’Europe lorsqu’ils ont été soupçonnés d’être des mercenaires visant à renverser le président Jammeh. C’est ainsi qu’ils ont été assassinés après avoir été détenus par des associés les plus proches de l’ancien président au sein de l’armée, de la marine et de la police. Ces responsables de la sécurité gambienne ont aussi permis d’identifier les «Junglers» auteurs de ces meurtres. «Ces migrants n'ont pas été assassinés par des éléments incontrôlés mais par un escadron de la mort qui recevait ses ordres directement du président Jammeh.
Les subordonnés de Jammeh ont ensuite détruit des éléments de preuve essentiels, afin d'empêcher aux enquêteurs internationaux de découvrir la vérité», a indiqué Reed Brody. Cependant, en plus des junglers qui ont témoigné, le seul survivant parmi les migrants ghanéens en l’occurrence Martin Kyere est également revenu sur les faits : «Nous étions à l'arrière d'un pick-up. Alors que la camionnette s'enfonçait dans la forêt, j'ai réussi à délier mes mains. J'ai sauté du pick-up et j'ai couru dans la forêt. Les militaires ont tiré dans ma direction mais j'ai réussi à me cacher», avait-il rapporté en février dernier aux responsables de Human Rights Watch et de Watch Trial. Dans son combat pour l’extradition du président Jammeh au Ghana aux fins d’un jugement, le rescapé a rallié à cette cause les familles des disparus ainsi que les organisations de défense des droits humains. Ce, après avoir contribué à aider le gouvernement à identifier les morts et localiser les familles des disparus.
Suite à sa déposition, il avait invité le gouvernement ghanéen à ouvrir une enquête sur la base de ces nouveaux éléments de preuve. Seulement, en dépit de tous ces efforts consentis, Human Rights Watch se désole de constater qu’aucune arrestation n’ait faite jusqu’ici.