CHAUFFEURS ET TRANSPORTEURS POURSUIVENT LE BOYCOTT DE LA GAMBIE
Gare routière de Ziguinchor

Suivant de loin les discussions sur ce qui est convenu d’appeler, depuis des mois, le blocus des frontières, les chauffeurs et transporteurs de la région sud continuent de boycotter la transgambienne. Pas un seul véhicule ne traverse le pays de Yahya Jameh, les chauffeurs et leurs passagers effectuent le grand détour par Tambacounda pour rallier Dakar. Un exercice auquel ils se sont adonnés voilà maintenant trois mois. Et, à la gare routière de Ziguinchor, la rencontre entre les autorités des deux pays, dimanche dernier, alimente certes les discussions, mais on se refuse de parler de décrispation.
Pour le secrétaire administratif du Regroupement des chauffeurs et transporteurs de la gare routière de Ziguinchor, Assane, "il n’est pas question de céder et de fléchir, car l’affaire doit être réglée une bonne fois pour toute. Nous réclamons d’ailleurs la construction du pont sur le fleuve Gambie…" martèle ce responsable des chauffeurs. Il poursuit, en ces termes, "on nous parlait d’un échéancier de 36 mois pour achever les travaux de ce pont, mais voilà 18 mois et rien ne bouge. Les supports qui ont été même posés ont été enlevés, preuve que c’est un manque de volonté de la part des gambiens d’ériger ce pont…", lâche avec dépit le chauffeur.
Suffisant pour qu’il exige, à l’image de certains passagers, que le Sénégal campe sur sa position pour obliger la Gambie à une résolution définitive de cette affaire de traversée de son territoire. "Nous sommes maintenant habitués à faire le grand tour, sans aucune tracasserie policière, ni soucis, encore moins de psychose sur la route. C’est long, mais nous voyageons tranquillement…", lance un chauffeur qui se montre très radical sur l’exigence de la construction d’un pont. A défaut, il faut, selon lui, continuer à boycotter la Gambie.
Même symphonie du côté des populations dont certaines qui se sont montrées très déçues de l’échec des négociations estiment que cette situation doit être définitivement résolue pour éviter qu’elle ne resurgisse. Ainsi, les populations du Sud sont très préoccupées par ce blocus puisqu’étant au premier rang concernés. Elles attendent de voir clair dans cette affaire de blocus qui est maintenant loin de les perturber. Elles qui ont pris l’habitude et la joie de rallier Dakar et les autres localités du Centre et du Nord en effectuant la totalité de leur trajet uniquement sur les routes sénégalaises.