DE JEUNES LEADERS SITUENT LES RESPONSABILITÉS À PROPOS DES GROSSESSES PRÉCOCES
Certains indexent la démission des hommes qui ont laissé l’éducation des filles aux femmes, sous prétexte d’être happés par la recherche des moyens de survie de la famille
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La caravane des «jeunes leaders champions» des centres conseil adolescents de Bakel, Kédougou, Tambacounda, Vélingara, Kolda, Sédhiou et Ziguinchor a posé la question de la responsabilité des grossesses précoces qui compromettent l’avenir des jeunes filles. C’était au cours d’un «dialogue communautaire» tenu à l’étape de Vélingara de ce tour des localités de la région sud-est du Sénégal.
«Les grossesses précoces : qui est responsable ?» C’est la question/thème du «dialogue communautaire» qui a fait l’objet d’un débat au terrain Bop de Vélingara entre les autorités administratives, la société civile, des associations de jeunes, des groupements de femmes, les techniciens du ministère de la Jeunesse et quelque 70 adolescents, «jeunes leaders champions», des centres conseils adolescents des départements de Bakel, Kédougou, Tambacounda, Vélingara, Kolda, Sédhiou et Ziguinchor. C’est dans le cadre de l’édition 2019 de la caravane «Jog jotna» qui a obtenu l’appui financier de l’Unfpa et une collaboration active de l’Association sénégalaise pour le bien-être familial (Asbef). Situant les responsabilités des grossesses d’enfants, le jeune Manding Mané croit que ce sont les parents qui laissent leurs enfants à eux-mêmes, sans soutien financier ni éducation sexuelle. Une manière de faire qui les expose aux dérives comportementales préjudiciables à leur avenir.
Certains participants à ce dialogue indexent la démission des hommes qui ont laissé l’éducation des filles aux femmes, sous prétexte d’être happés par la recherche des moyens de survie de la famille. D’autres encore ont pointé du doigt les réseaux sociaux qui font dans les fake news et des montages mirifiques qui invitent à la débauche. Pour l’adjoint du préfet, Lamine Ngom, qui présidait la rencontre,«c’est une honte pour un parent que de devoir donner sa fille en mariage par crainte de choper une grossesse hors mariage. Les parents ont le devoir de veiller à la bonne éducation de leurs enfants qui n’ont pas demandé à naître». Le coordonnateur du Centre conseil pour ados de Vélingara, André Sambou, refuse de trouver un responsable aux grossesses précoces. Il dit :«L’heure n’est pas à situer les responsabilités. Chaque catégorie sociale indexe l’autre tout en oubliant sa part de responsabilités dans cette affaire. La jeune fille doit éviter de tomber en état de grossesse, se disant que cela lui cause un retard de 5 ans dans sa carrière et elle doit se contenter des moyens financiers que sa famille lui donne.
Le père de famille aussi doit garantir l’avenir de sa fille en se disant que personne d’autre que celle-ci ne viendra le sortir de sa situation précaire.» Au courant des 3 jours de séjour de la caravane dans le département de Vélingara, les caravaniers ont offert des consultations gynécologiques gratuites, fait des visites à domicile pour sensibiliser sur le de jeunes filles à tout ce qui est santé de la reproduction, autonomisation de la femme thème de la santé sexuelle et reproductive des adolescents, fait du dépistage du Sida, du cancer du col de l’utérus. De même, un concours de rap a opposé de jeunes chanteurs de la localité.
Des chiffres de la caravane
A l’étape de Vélingara, la caravane «Jog jotna» a pu enrôler et orienter 60 nouveaux pairs éducateurs. Les caravaniers ont visité 238 ménages et sensibilisé 1 102 personnes. Ce n’est pas tout. 342 personnes ont été dépistées et 214 femmes ont pu voir les sages-femmes. Le dialogue communautaire a pu enregistrer la participation de 150 individus. Cette caravane, qui a commencé le 31 août à Bakel, va prendre fin le 15 septembre à Ziguinchor. Elle est composé de 70 «jeunes leaders champions», 28 adultes encadreurs, 1 coordonnateur de la caravane, 1 conseiller, 1 laborantin. C’est la 4ème édition du genre. La caravane «Jog jotna» (c’est l’heure d’agir) se propose d’entrer dans les communautés pour offrir des services de qualité aux jeunes, former des pairs éducateurs, parler à des jeunes et des adolescents, former des clubs