DECLARATION DE L’IMAM RATIB DE DAKAR, ALIOUNE MOUSSA SAMB A LA SUITE DE LA RESOLUTION DE LA COMMUNAUTE LEBOU EN COMMUNION
Intervenant pour conclure la journée de communion des Lebou ce 12 juin à la Mosquée de la Divinité, l’Imam Ratib de Dakar, Alioune Moussa Samb a fait cette déclaration
Intervenant en dernier pour conclure la journée de communion des Lebou tenue ce 12 juin à la Mosquée de la Divinité, en présence des représentants des 121 villages du terroir lébou, des villages de Tank (Ngor, Ouakam et Yoff), et des 12 Pencc de Dakar, l’Imam Ratib de Dakar, Alioune Moussa SAMB a déclaré :
1. Nous voici encore une fois réunis au sein de cette illustre Mosquée de la Divinité ce 12 juin 2021, revitalisés par le souffle des ancêtres portant le serment de Laakoon, Faakoon, Ñaakoon ;
2. Le Lebou doit être véridique et ne devrait, pour rien au monde, s’adonner au mensonge. Il y’a un adage qui dit « Qui te prête des yeux, tu regardes où il veut », le Lebou doit refuser de tomber dans ces travers et connaître la honte.
3. La faillite de l’intelligentsia lebou, est due aux nouveaux intellectuels lebou qui n’ont pas été fidèles aux ancêtres trahissant leurs mémoires ;
4. L’organisation sociale des lébou est bâtie autour du peuple qui gouverne directement par l’entremise de ses représentants qui sont le Djaraf, le Ndeye ji Rew le Saltigué, et le Serigne Ndakaru. A chacun d’entre eux, il a été confié des missions bien précises, sous le contrôle de deux assemblées : le Jambour et l’assemblée des Frey (Frai). Lorsque des circonstances exceptionnelles l’exigent, le peuple peut librement et démocratiquement les destituer. Nous n’avons donc pas de Chef dans notre communauté lébou et encore moins de chef supérieur. Parmi tous ces dignitaires, seul le Serigne Ndakaru prête serment parce qu’il n’est que le porte parole de. la collectivité et ne saurait être investi du titre de Chef supérieur de la collectivité.
5. Nos terres ont été spoliées par l’Etat du Sénégal; la loi sur le domaine national a été dévoyée par les différents gouvernements pour aboutir à un code du domaine de l’Etat qui a permis au gouvernement et à ces fonctionnaires véreux, de se partager les terres de la presqu’île du Cap vert au détriment du peuple lebou. Cette spéculation foncière qui laisse le sentiment et la réalité d’une dépossession créant des frustrations et des rancœurs dans les 12 Pencc et les 121 villages lébou, nous devons puiser dans nos valeurs profondes certes, de paix, de dépassement de soi, d’honneur mais aussi de rigueur et de solidarité, devant nous permettre désormais, de constituer le bouclier sans lesquels nous continuerons d’être piétinés ;
6. Pour les élections locales qui se préparent, les lebou n’accepteront plus qu’on leur impose des candidats. Ils défendront dans chacun de leurs villages et penc, leurs candidats. Et aujourd’hui, pour la Commune de Dakar-Plateau, Alioune Ndoye est notre candidat. Pour la mairie de la ville de Dakar, Abdoulaye Diouf Sarr est notre candidat.