DES FONCTIONNAIRES EXIGENT LE REPORT DU PROCESSUS
Ils fustigent les conditions dans lesquelles s’effectue le transfert des ministères au pôle urbain de Diamniadio
Les fonctionnaires affiliés à la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS) ont tenu une conférence de presse, samedi dernier, pour fustiger les conditions dans lesquelles s’effectue le transfert des ministères au pôle urbain de Diamniadio. Ils exigent le respect de certains pré-requis avant un quelconque déménagement et demandent au gouvernement le report de sa décision et l’ouverture, dans les meilleurs délais, de concertations franches et sincères avec tous les partenaires sociaux concernés.
Alors que le gouvernement se targue du début de fonctionnement des sphères ministérielles de Diamniadio, des travailleurs sortent de leur réserve pour déplorer l’absence de consultations et de concertations sur des questions qui impactent directement leurs conditions de travail dans ce nouveau site. Ces fonctionnaires affiliés à la Cnts se sont adressés à la presse samedi dernier, se désolant d’être mis devant le fait accompli. Mody Guiro, qui portait leur parole, a vigoureusement dénoncé une précipitation dans le déménagement de certains ministères au Pôle Urbain de Diamniadio.
Selon le secrétaire général de la Cnts, il n’y a pas une prise en charge correcte des préoccupations et attentes des travailleurs qui, à l’arrivée, sont pratiquement laissés pour compte dans un environnement qui ne garantit pas le minimum acceptable. C’est pour cette raison que Guiro a exigé du gouvernement le report de sa décision et l’ouverture dans les meilleurs délais de concertations franches et sincères avec tous les partenaires sociaux concernés et les usagers du service public, sur le déménagement de certains services publics au Pôle Urbain de Diamniadio.
Deuxième exigence de Mody Guiro, il faut une prise en charge correcte des préoccupations et attentes formulées par les travailleurs qui tournent essentiellement autour des points ci-après : « la subvention du carburant pour les travailleurs disposant d’un véhicule et ne résidant pas à Diamniadio ; une politique d’habitat social destinée aux travailleurs pour leur faciliter l’accès au logement ; la réduction des tarifs du péage ; une subvention conséquente des tickets de restauration,etc.» Il n’a pas manqué d’attirer l’attention du gouvernement sur la nécessité d’une gestion cohérente du service public qui pourrait être désarticulé avec l’éparpillement des certains services ministériels, dans un contexte d’inachèvement du processus de dématérialisation de la gestion des dossiers des agents de l’Etat. «Le déménagement ne devrait en aucun cas entrainer des lourdeurs et lenteurs administratives dans le traitement des dossiers des usagers du service public», a poursuivi le secrétaire général de la Cnts.
Dans le même sillage, l’organisation syndicale continue d’exiger du gouvernement le partage des résultats de l’étude sur le système de rémunération des agents de l’Etat et l’ouverture de négociations sérieuses sur la question avec les partenaires sociaux concernés, afin d’apporter les correctifs nécessaires et d’instaurer de façon durable l’équité et la justice dans le traitement des agents de l’Etat.
MENACES SUR LA PAIX SOCIALE
Auparavant, Mody Guiro s’est désolé de la persistance des difficultés que rencontrent les travailleurs dans tous les secteurs d’activité de l’économie du pays. Il a voulu tirer la sonnette d’alarme afin d’alerter le gouvernement, le patronat et l’opinion publique sur les menaces qui pèsent sur la paix sociale. A l’en croire, l’analyse de la situation sociale du pays fait ressortir une dégradation des relations professionnelles entre l’Etat, le patronat et les travailleurs dans plusieurs secteurs et branches, en raison de l’inexistence d’un cadre adéquat de dialogue social sincère. Tout au moins, poursuit-il, l’absence de volonté des employeurs de bâtir avec les travailleurs des consensus durables, relativement au respect des droits et libertés consacrés dans la législation nationale et les conventions internationales de l’OIT. Il s’agit, dit-il, entre autres de la violation des droits sur les libertés syndicales et la négociation collective ; de la persistance des licenciements abusifs dans certaines entreprises ; du développement du travail précaire caractérisé par l’absence de protection sociale ; et du non-respect des normes sur la santé et la sécurité au travail par certains employeurs.