DES MENACES SUR LE DÉLIBÉRÉ DU PROCÈS DE KHALIFA SALL !
La grève de 48 heures du Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) a soulevé le débat sur le renvoi du délibéré du procès de Khalifa Sall prévu demain vendredi

La grève de 48 heures du Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) a soulevé le débat sur le renvoi du délibéré du procès de Khalifa Sall prévu demain vendredi. Si le Secrétaire général du Sytjust affirme que cela risque d’hypothéquer la suite du procès, ce n’est pas le cas pour le professeur du droit pénal El Hadji Iba Barry Camara qui pense que cela n’entachera aucunementle délibéré et au besoin ni même les autres voies de recours.
La grève du Sytjust va coïncider avec le délibéré du procès de Khalifa Sall prévu vendredi prochain. D’aucuns soutiennent que ce mouvement d’humeur peut entraîner la prorogation du délibéré à une date ultérieure. En effet, même si le juge Malick Lamotte peut faire appel à des gendarmes pour faire office de greffier, le revers de la médaille, c’est que les parties au procès risquent de ne pas disposer du jugement ou de la décision pour faire valoir leurs droits de recours.
Selon le Secrétaire général du Sytjust, Aya Boun Malick Diop, il est évident que cette grève de 48 heures peut entraîner le renvoi du délibéré du procèsKhalifa Sall. Selon lui, les parties au procès ne pourront pas user d’autres voies de recours du fait qu’ils ne pourront pas avoir en possession la décision pour préparer les dossiers d’appel. «Ce qui constitue une véritable atteinte au principe d’un procès juste et équitable», at-il déclaré. Il estime que si on en est arrivé là, c’est à cause du gouvernement. « C’est le cadet de nos soucis si notre grève affecte le procès de Khalifa Sall. On a commencé notre plan d’actions depuis la semaine dernière. On avait même décidé de ne rien faire cette semaine. Mais il s’est avéré que le gouvernement joue au dilatoire avec un manque d’attention notoire. Ce qui nous a obligés à revoir notre posture», at-il confié. Il faut dire que ce mot d’ordre de grève de 48 heures, les jeudi 29 et vendredi 30 mars 2018, sur toute l’étendue du territoire national, constitue le deuxième plan d’actions du Sytjust.
Le syndicat exige du gouvernement la matérialisation de ses engagements par l’adoption des projets de décret les concernant. Le Sytjust attend par ailleurs du gouvernement l’ouverture de négociations sérieuses relatives: à l’octroi d’indemnité de logement, d’une prime d’incitation à la célé- rité et à l’augmentation de l’indemnité de participation à la Judicature.
Le Sytjust compte ainsi s’insurger contre le dilatoire et le manque d’attention affichés par le gouvernement par rapport à ses revendications. Ce qui est sûr, c’est que le système judiciaire sera encore paralysé pour deux jours. En fait, c’est une façon pour les travailleurs de la Justice de mettre la pression sur le gouvernement. En effet, ils attendent toujours d’être invités autour d’une table pour des concertations sur leur plateforme revendicative. Il faut dire que le ministre de la Justice, Ismaela Madior Fall qui avait promis de rencontrer le syndicat tarde à le faire. Ce sont les justiciables qui vont encore payer les pots cassés !