DJILAKH RECLAME LA RESTITUTION DES TERRES
Après une trêve de quatre (04) mois, les populations des villages de Ndengler et de Djilakh qui sont en litige avec l’homme d’affaire Babacar Ngom ont repris les hostilités
La population du village de Djilakh a repris les hostilités contre l’homme d’affaire Babacar Ngom etle groupe SEDIMA. Lors d’un rassemblement suivi d’une conférence de presse tenue à l’école publique du village, les villageois ont demandé au Président Macky Sall la restitution pure et simple de leurs terres qu’il a attribuées à Babacar Ngom.
Après une trêve de quatre (04) mois, les populations des villages de Ndengler et de Djilakh qui sont en litige avec l’homme d’affaire Babacar Ngom ont repris les hostilités. Elles ont rompu la trêve et mis fin à l’accalmie. Lors d’une réunion publique suivie d’un point de presse hier, le collectif pour la défense des intérêts de Djilakh a réclamé à Babacar Ngom et au groupe SEDIMA la restitution des 300 ha.
Selon Djibril Sène, coordonnateur du collectif, il ne s’agissait point d’une trêve mais plutôt d’une stratégie pour ratisser large afin d’entamer le combat. «Qui veut aller loin ménage sa monture et nous étions en train de mettre de l’ordre dans les rangs. Nous venons de commencer notre combat pour la restitution de nos terres. Tout ce que nous avons fait jusqu’ici n’était rien d’autre qu’un avertissement pour montrer à l’homme d’affaires que nous ne serons jamais d’accord avec son titre foncier. Nous lui avions montré que nous n’étions pas prêts à céder les 300 ha que la mairie lui avait attribués. Donc comment pouvons-nous accepter qu’on les lui donne en titre foncier», a martelé Djibril Sène.
Au début du projet, il indique qu’on leur avait parlé d’une délocalisation de l’usine de la SEDIMA. «Donc, on s’était dit que 10ha pourraient faire l’affaire surtout qu’on nous avait promis monts et merveilles et que la jeunesse vivrait au paradis grâce à la résolution du chômage. Aujourd’hui, même avec le titre foncier, Babacar Ngom n’a rien fait d’autre que de donner les terres à un autre promoteur, une preuve de plus que la seule solution salvatrice est qu’il nous remette nos terres» a ajouté Djibril Sène.
Pour éviter que le pire ne se produise, Modou Diouf membre du collectif demande au Président Macky Sall d’agir en leur rendant les terres d’autant que c’est lui qui a signé le titre foncier. «Sinon, les villageois le tiendront responsable de tout ce qui adviendra. Nous demandons au Président Macky Sall de nous restituer nos terres. Jamais on n’a vu autant de surface offerte à une seule personne dans un village aussi pauvre. Nous allons combattre cela jusqu’à obtenir gain de cause. Même si nous ne réussissons pas, nos fils vont le réussir, car c’est l’avenir de toute une population qui est hypothéqué. Personne ne peut cautionner cette injustice», a-t-il martelé.
Aujourd’hui, les personnes qui avaient une attitude modérée ont désormais rejoint le camp des radicaux. C’est pourquoi, le chef du village de Djilakh demande la restitution des terres, mais indique que ce territoire fait entièrement partie de sa circonscription. «Aucun villageois n’accepte ce qui se passe ici. Nous allons léguer nos terres à nos descendants comme nos aïeux nous les ont léguées. Tout le monde sait qu’en milieu rural, le terroir est divisé en deux parties. Une première réservée aux champs et une autre aux animaux servant comme zone de pâturage. Nous demandons que les terres offertes à Babacar Ngom nous soient restituées, car elles nous appartiennent et font entièrement partie de notre village», clame Malick Ndiaye, chef du village. Selon les villageois, plus de 40 familles impactées ont perdu leurs champs et n’ont pas été indemnisées.