ENTRE SOLIDARITE ET PARTAGE
Ndogou dans les rues de Dakar
Le mois béni du ramadan est un moment d’aide, de partage, et de solidarité. Cette solidarité se fait sentir dans les rues de Dakar où jeunes Baye Fall, des associations de jeunes et des religieux profitent de ce mois pour offrir des ndogou aux nécessiteux ou aux personnes n’ayant pas pu rentrer chez eux avant l’heure de la rupture.
Grand Dakar ! Un quartier populeux de la capitale sénégalaise ! Des marmites contenants du café, du lait sont sur le feu de bois. Des jeunes bayes Fall préparent activement du ndogou qu’ils offrent gratuitement aux talibés et autres passants à l’heure de la rupture. Selon Momar Niang «offrir des ndogou (rupture du jeûne) est un acte de solidarité pour nous». Ces ndogou sont très bien organisés pour permettre aux talibés, et aux passants d’être servis à l’heure de la rupture.
Pas loin de là, un autre groupe de jeunes s’adonne à la même pratique. A quelques minutes de la rupture un jeune homme commence à servir du café déjà filtré et préparé pour les nécessiteux. Des femmes et des enfants, minus de carafes en aluminium font la queue pour se faire servir.
«Ces enfants sont souvent envoyés par leurs parents, chercher du café, kinkéliba entre autres», confie-t-on.
«Je viens ici souvent chercher du café pour mes enfants parce que je n’ai pas les moyens pour préparer suffisamment de café à la maison», confirme une jeune dame.
Ces ndogou sont distribués «aux passants à l’heure de la rupture ou à ceux qui viennent prier à la mosquée et aux talibés», explique Bamba Sène.
L’organisation de ces ndogou nécessite ainsi des moyens, c’est pourquoi ces jeunes utilisent d’abord leurs propres moyens. Ils comptent ensuite sur des personnes de bonne volonté : «Avant le ramadan nous collectons nos propres moyens afin de pouvoir dépenser tout le mois, et durant les derniers jours du ramadan nous offrons aussi des repas complets».
Et ça ne suffit pas «nous mendions à longueur de journée pour aider les nécessiteux ajoute», t-il. Il précise toutefois que la quête n’est pas facile. «Parfois, on obtient une maigre somme».
Par ailleurs, le jeune Bamba Sène a fustigé l’incompréhension de certaines personnes à leur égard. «On nous traite de tous les noms», d’autres par contre «disent que nous aimons la facilité». Malgré toutes ces critiques les jeunes continuent à s’adonner à cette pratique à chaque ramadan en espérant la récompense divine.
Ces ndogou pour la plupart du temps sont composés essentiellement de pain, datte et du café et permettent aux nécessiteux de rompre le jeûne… dignement.