FAMARA AU POINT MORT !
Lancé en grande pompe par Macky le 28 mai dernier au Palais en présence de plusieurs personnalités politiques, économiques, religieuses et de la société civile, le dialogue national tarde à prendre son envol
Alors que le dialogue politique sous l’égide du général à la retraite Mamadou Niang est en plein régime avec la onzième rencontre au niveau de la commission cellulaire de concertation sur le processus électoral, le dialogue national est au point zéro. Près de deux mois après la cérémonie de lancement tenue au Palais de la République, le 28 mai dernier, Famara Ibrahima Sagna, bien que déjà nommé par décret présidentiel le 3 juillet dernier, est bloqué par une cérémonie d’installation officielle par le Président Macky Sall.
Lancé, en grande pompe par le président de la République lors d’une cérémonie tenue le 28 mai dernier au Palais de la République en présence de plusieurs personnalités politiques, économiques, religieuses et de la société civile, le dialogue national tarde toujours à prendre de l’envol. En dépit de la signature le 3 juillet dernier par le chef de l’Etat du décret de nomination de Famara Ibrahima Sagna à la tête du comité de pilotage de ce dialogue national, les choses semblent être au point zéro.
Aucune rencontre entre l’ancien ministre socialiste de l’Intérieur, Famara Ibrahima Sagna, et les 71 membres devant constituer ce Comité de pilotage du dialogue national n’a été tenue. Pendant ce temps, le général à la retraite Mamadou Niang qui a la charge du volet politique de ce dialogue national déroule bien son agenda. Sous sa houlette, la commission cellulaire chargée de piloter les concertations politiques autour du processus électoral entre acteurs politiques en présence de la société civile a tenu sa onzième rencontre le mardi 23 juillet. Lors de cette rencontre, les représentants des différents pôles (majorité, opposition et non-alignés) sont même parvenus à un consensus sur l’agenda des prochaines sessions autour des objectifs spécifiques, notamment l’évaluation du processus électoral et l’audit du fichier. Mais, pendant ce temps, Famara Ibrahima Sagna qui devait entrer en scène aussitôt après le 28 mai, continue de profiter tranquillement de sa retraite faute d’une cérémonie officielle d’installation dans ses nouvelles fonctions de président du Comité de pilotage du dialogue national par le chef de l’Etat.
Joints au téléphone hier, mercredi, la plupart des acteurs notamment du monde syndical ne cachent pas leur crainte de voir le dialogue national, du fait de ce retard dans le démarrage, tomber à l’eau comme ce fut le cas en 2018. «Depuis le 28 mai, il y a un stand-by. On n’a aucune explication alors que le président de la République avait clairement annoncé le démarrage des travaux dans les quinze jours ou trente jours suivant la cérémonie de lancement au Palais de a République», a regretté Sidya Ndiaye, Secrétaire général de la Fédération générale des travailleurs du Sénégal (FGTS).
Poursuivant son propos, le syndicaliste déplorant le climat d’incertitude qui plane sur ce dialogue national prévient que les questions politiques ne doivent pas prendre le dessus sur le dialogue national. «Il faut que les choses bougent dans les jours à venir afin que cela ne se passe pas comme en 2018 où le dialogue s’est résumé à la cérémonie tenue au Palais de la République. Il y a beaucoup de questions qui agitent le landernau politique notamment les élections locales mais le dialogue national ne doit pas être résumé aux seules questions politiques. C’est le dialogue national qui doit poser le vrai débat sur les problèmes de la vie nationale comme les questions économiques, sociales, culturelles… ».
Abondant dans le même sens, son collègue Elimane Diouf, secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes (Csa) martèle : «Cela est regrettable. Une seule frange de ce dialogue national a pratiquement paralysé tout le processus. Le président devait régler d’abord la question du dialogue politique avant de lancer son appel au dialogue national. Il y a beaucoup de problèmes à régler au niveau des secteurs comme la santé, l’éducation, la culture où on a des accords non respectés. Et ce retard dans le démarrage de travaux n’augure rien de bon».