GADIO POUR LA MISE SUR PIED D’UNE ARMEE AFRICAINE
Invité au sommet du G5 Sahel, qui s’est tenu lundi et mardi à N’Djamena, l'ancien ministre a insisté sur l’urgence de mettre sur pied une armée africaine pour lutter contre le terrorisme
C’est par la mutualisation des efforts des pays africains qu’on arrivera à lutter contre le terrorisme en Afrique. C’est la conviction de Cheikh Tidiane Gadio qui, lors du sommet du G5 Sahel, a fait part de l’urgence de mettre sur pied une armée africaine.
Invité au sommet du G5 Sahel, qui s’est tenu lundi et mardi à N’Djamena au Tchad, Cheikh Tidiane Gadio a insisté sur l’urgence de mettre sur pied une armée africaine pour lutter contre le terrorisme.
Dans son discours, M. Gadio a rappelé que «l’illustre fils de l’Afrique, Kwamé Nkrumah, chantre des Etats-Unis d’Afrique, voulait dès 1963, une armée africaine». Soulignant que «nous avons attendu 58 ans sans mettre en œuvre sa directive», le président de l’Institut panafricain de stratégies (Paixsécurité -gouvernance), estime qu’il est temps de répondre enfin à cette interpellation de Nkrumah.
Et Cheikh Tidiane Gadio de plaider : «Mettons rapidement sur pied une armée africaine, avec des troupes d’élite et des forces spéciales, bien armées, bien équipées, bien formées.» Convaincu de l’impact positif que cette initiative aura dans la lutte contre le terrorisme en Afrique, M. Gadio soutient qu’une «telle armée va entrer en urgence au Mali pour appuyer les forces maliennes et ratisser tout le Sahel pour nous rendre notre souveraineté et notre dignité».
Pour Cheikh Tidiane Gadio, «les terroristes sont convaincus que l’Afrique est vulnérable, affaiblie, désunie, donc prenable». La preuve, ajoute le président de l’Ips, c’est qu’ils «sont en train de déménager leurs opérations chez nous, de la Libye, au Sahel, au Nord Nigeria, Nord Cameroun, avec des visées sur le Golfe de Guinée via la Côte d’Ivoire, le Bénin, à l’Afrique de l’Est (Somalie, Kenya), à l’Afrique centrale (Rdc avec les Adf) et en Afrique australe avec le Mozambique».
S’adressant aux chefs d’Etat africains, il s’interroge sur «comment allons-nous faire pour reprendre l’initiative historique, mutualiser nos forces, nos souverainetés et libérer notre Afrique ?»
Selon Dr Gadio, «telles sont les lourdes tâches qui attendent nos leaders, nos acteurs politiques, nos sociétés civiles, nos Think Tanks, et toutes les forces vives du continent». Ainsi, pour lui, il n’y a aucun doute, «c’est le temps de l’Union sacrée partout en Afrique pour relever le défi de la sécurité et du terrorisme».
Par ailleurs, Cheikh Tidiane Gadio a salué les efforts du Tchad qui «a versé le sang de ses enfants au Mali, au Nigeria, au Niger, au Cameroun, dans un élan panafricaniste sans précédent dans l’histoire du continent». «Honneur donc au Peuple tchadien, à ses soldats, et à son Leader ! Honneur à tous les soldats de tous les pays tombés pour notre liberté au Sahel», at-il rendu hommage.