GARANTIR LA DISPONIBILITÉ DE L’EAU À TOUT PRIX
L’eau est une ressource précieuse et elle doit être bien gérée afin d’épargner les générations futures de tous risques. Les Etats-Unis l’ont bien compris.
Entre des prévisions basées sur une science approfondie, le recyclage, le transfert d’eau et la revalorisation de l’eau de pluie, des entreprises et des associations américaines ont réussi à faire de l’eau une ressource disponible, pour tous. Les Etats et les municipalités eux aussi jouent leur partition.
Transformer l’eau de pluie en la revalorisant dans des bouteilles de boissons; voilà l’expérience réussie par Rainwater. L’entreprise produit 25 millions de bouteilles d’eau par an. Le rôle de Rainwater est d’améliorer la fourniture en eau des communautés en utilisant l’eau de pluie, soutient son directeur Taylor O’Neil. Chaque bouteille produite par Rainwater contient 5300 gouttes d’eau de pluie.
La revalorisation de l’eau de pluie est importante car, selon Taylor O’Neil, 663 millions de personnes boivent une eau sale. Par conséquent, apprendre comment faire un bon usage de l’eau de pluie peut améliorer la santé des populations, développer les économies locales et donner aux enfants plus de temps à consacrer à l’école. La revalorisation de l’eau de pluie peut également renforcer la résilience des femmes car, dit-il, 266 millions d’heures de travail sont perdues dans le monde chaque jour par des femmes à la recherche du liquide précieux. Chaque 90 secondes, un enfant meurt d’une maladie d’origine hydrique, chose qui pouvait être évitée. Implantée à Austin, dans la capitale de l’Etat du Texas, la compagnie Rainwater est née suite au constat de son fondateur, Richard Heinichen, que la plupart des eaux de pluies dans cette partie des Etats-Unis vont dans les systèmes de canalisation. Or la revalorisation est possible.
Le premier système de Rainwater est créé en 1994. Quelques temps après, son fondateur, Richard Heinichen a pu installer 1000 systèmes de collecte de l’eau de pluie sur des maisons. Le fait de revaloriser l’eau de pluie, explique Taylor O’Neil, peut être une source d’eau la plus accessible pour de nombreuses communautés. Le procédé est simple, estime-t-il, et c’est utiliser par son entreprise. Il consiste à recueillir l’eau avant qu’elle ne tombe sur le sol. L’infection microbienne est moindre en pareille circonstance et le traitement est moins couteux, comparé aux autres procédés et moyens d’épuration d’eau.
Et pour assurer une disponibilité de la matière première, Taylor O’Neil, révèle que des systèmes de collectes sont mêmes installés dans d’autres villes, autres qu’Austin. 1,6 millions de litres d’eau potable est produit chaque année. Une quantité qui peut abreuver 2000 personnes pendant une année. Selon Taylor O’Neil, la collecte de l’eau de pluie contribue à préserver l’environnement et aussi, cela n’impacte pas les sources d’eau déjà disponibles sur la planète. Elle requiert moins d’énergie, produit moins de déchets et crée moins de pertes.
Compte tenu de ces avantages, recommande-t-il, investir dans la transformation de l’eau de pluie est une garantie de la disponibilité de l’eau. L’eau de pluie est la source la plus résiliente et elle doit être utilisée pour plusieurs choses. Le traitement de l’eau de pluie est important car, déplore Taylor O’Neil, dans beaucoup de communautés, les sources d’eaux telles que les lacs et autres sont disponibles, mais sont polluées au point de pas pouvoir être utilisées pour la boisson.
FACE A LA FAIBLE PLUVIOMETRIE ET L’ABSENCE DE NAPPE PHREATIQUE, A SAN DIEGO, AU TEXAS : Recycler les eaux usées pour éviter toute perte
San Diego, la capitale du Texas fait partie de ces zones où la pluviométrie n’est pas abondante. Il n’a aucune nappe phréatique, la moitié de son eau provient du lointain fleuve Colorado. 85% de l’eau utilisée par la ville est importée. Or, il y a des risques. Cette importation de l’eau est très chère. De plus, la population de la ville s’accroit. Pour faire face aux risques, c’est donc une panoplie de stratégies qui est mise en œuvre. Il s’agit, entre autres, de la conservation des sources naturelles, la désaliénation et le recyclage de l’eau. Pure Water Technology Plant Tour en fait partie. Il est un programme de traitement des eaux usées pour en faire une eau de boisson. Pure Water Technology Plant Tour est un programme qui cherche à garantir l’accès à l’eau à la ville de San Diego d’ici 2035 en faisant du recyclage des eaux usées, informe un des responsables du projet, Carolyn Ginno.
Le procédé consiste à un traitement à plusieurs étapes afin d’avoir une eau dont la qualité est reconnue. 10.000 tests laboratoires sur ce procédé ont été jugés positifs. Mieux, 1 million de litres d’eau sont recyclés chaque jour, précise Carolyn Ginno. A côté du recyclage existe aussi un autre procédé qui consiste à ce que des entreprises veillent à une utilisation rationnelle de la ressource hydrique. La pluie est beaucoup plus importante en Californie du Nord. Et au total, l’Etat de la Californie à un besoin de 16 millions de m3 d’eau par an, renseigne le directeur exécutif de Metropolitan Water of Southern California, Jeffrey Kightlinger. Et, ajoute-t-il, les 80% de la ressource sont utilisés par les agriculteurs qui consomment la plus grande partie, ne laissant aux villes en conséquence que 20%. Cette situation est souvent à l’origine de conflits, surtout en période de sècheresse, explique-t-il.
L’objectif de Metropolitan Water district of Southern California San Diego est de fournir de l’eau à 26 agences publiques. Le procédé de Metropolitan consiste à importer de l’eau du Colorado River et de la Californie du Nord où les pluies sont abondantes pour appuyer la production locale, relève son directeur exécutif, Jeffrey Kightlinger. L’entreprise procure aussi des conseils aux agriculteurs sur les variétés agricoles à utiliser pendant un temps bien précis afin de mieux conserver la ressource. Metropolitan Water district of Southern California fournit aussi des conseils aux agriculteurs sur quoi cultiver et à quel moment le faire.
LE DESSALEMENT DE L’EAU DE MER Une option couteuse, mais importante
Différentes méthodes sont mises en œuvre pour assurer l’alimentation en eau à San Diego. Les entreprises ne lésinent pas sur les moyens afin de produire une eau de qualité et à suffisance. Le dessalement de l’eau de mer, un processus qui permet d'obtenir de l'eau douce à partir d'une eau saumâtre ou salée, est une option prisée par Claude Carl Bud de Lewis Carlsbad. Il se trouve à environ 30 km au Nord de San Diego, le long de la côte du Pacifique. L’unité de dessalement produit 50 millions de litres par jour. Une quantité suffisante pour ravitailler 400.000 personnes à San Diego, selon le responsable des ressources en eau, Jeremy Crutchfield.
La technologie utilisée pour extraire de l’eau douce de l’eau de mer à l'usine de dessalement (car il s'agit rarement de retirer les sels de l'eau, mais plutôt, à l'inverse, d'extraire de l'eau douce), a été inventée localement par General Atomics dans les années 1960. C’est une technique très couteuse et qui requiert une bonne expertise. Carlsbad, qui est devenu pleinement opérationnel en 2015, produit environ 10% de l'eau douce utilisée par les 3,1 millions d'habitants de la région, à un coût deux fois plus élevé que celui des autres sources d’eau. «C’est cher, certes, mais essentiel pour le fait qu’il soit local et fiable», a déclaré Jeremy Crutchfield. Selon lui, l’usine a aussi grandement contribué à la résilience à la sècheresse dans la région. Jeremy Crutchfield recommande aux autres pays qui souhaitent se lancer dans le dessalement d’avoir une technologie pointue.
NECESSAIRE IMPLICATION DU PRIVE DANS LA GESTION DE L’EAU
Les entreprises privées sont invitées à investir davantage dans l'approvisionnement en eau des communautés défavorisées, dans le cadre de leur responsabilité sociale d’entreprise (Rse). La recommandation est du directeur de Global Environnement Technology Foundation, Tom Harvey. Selon lui, les défis liés à la fourniture d'équipements de base sont tels que l’accès à l'eau ne peut pas être garanti uniquement par les investissements des Etats. «Le besoin en eau est beaucoup plus grand que les ressources. Nous devons donc tous mobiliser nos ressources, autant que possible. Les dirigeants et les gouvernements, à différents niveaux, se préoccupent de ces questions. Mais si on souhaite réellement avoir un impact, il est important de rechercher des partenariats avec le secteur privé. Aucune entité ne peut tout faire, à elle seule», a-t-il dit lors d’une visite à ses locaux à Washington, plus précisément à Arlington.
Dans la politique américaine pour un accès à l’eau, pour tous, la science occupe une place importante. Et la commissaire à Texas Commission on Environnemental Equality, Emily Lindley, juge considérable cet apport. «Les efforts visant à rendre l'eau potable disponible aux communautés aux prises avec une pénurie d'eau doivent être fondés sur la science. Une bonne planification est également requise, si l'on veut éviter les situations de pénurie d'eau», conseille-t-elle. Et d’ajouter, en outre, que «nous avons beaucoup d'ingénieurs créatifs qui peuvent arriver au dessalement et à des choses comme ça, que nous pouvons continuer à voir se développer». La Commission sur la qualité de l’environnement au Texas est une agence de l’Etat du Texas, chargée de garantir un système d’approvisionnement en eau et fournir une eau potable à la population. Son rôle est de fournir approximativement 7020 systèmes pour une population de 28.264.987 habitants. A côté, il y a aussi le National Oceanic and Atmosphérique Administration (Noaa). Il cherche à comprendre et à prévoir les changements climatiques, météorologiques, océaniques et côtiers, à partager ces connaissances et ces informations avec d’autres personnes et à assurer la protection et la gestion des écosystèmes et des ressources côtiers et marins.