HUIT AGENTS LICENCIÉS PAR LE DG DE LABOREX
Laborex Sénégal est-il une zone de non-droit ? En tout cas, les membres du collectif des travailleurs licenciés le pensent sérieusement
Après leur saisine de l’Inspection Régionale du Travail de Dakar pour dénoncer des manquements à leurs droits et une remise en cause manifeste de leurs acquis, des travailleurs de Laborex se sont attiré les foudres du directeur général de la boite, Frédéric Valony. Se sentant blessé dans sa chair, le patron de cette entreprise spécialisée dans la distribution de médicaments a tout bonnement viré huit parmi les douze délégués qui avaient porté l’affaire au niveau des juridictions pour être rétablis dans leurs droits.
Laborex Sénégal est-il une zone de non-droit ? En tout cas, les membres du collectif des travailleurs licenciés le pensent sérieusement. Face à la colère du Dg de la boite, ils n’ont que leurs yeux pour pleurer. En conférence de presse hier au siège du mouvement Frapp-France Dégage de l’activiste Guy Marius Sagna, les travailleurs licenciés de Laborex ont déversé leur bile sur leur ex-Directeur général qui les a virés de leurs postes. Une décision intervenue après leur saisine de l’Inspection Régionale du Travail de Dakar pour signaler les manquements, violations des lois et règlements et dénoncer la remise en cause de leurs avantages et acquis.
Mais avant leur saisine de l’Inspection du travail, ils avaient, au préalable, interpellé le Directeur général sur la disparition de deux véhicules amortis que ce dernier avait vendus. «Les deux véhicules dont nous avons parlé devaient être cédés à des membres du personnel comme il était d’usage depuis plus de vingt ans. L’un servait au transport du personnel et l’autre à la livraison des commandes de médicaments des clients. Ces véhicules disparus donc du parking ont été aperçus dans des parcs de vente d’automobiles», expliquent-ils dans une déclaration de presse reçue à notre rédaction.
Très en colère, renseignent les membres du Collectif, le directeur général de Laborex Sénégal, Frédéric Valony, a introduit et obtenu une demande d’autorisation de licenciement de six délégués parmi les huit à Dakar qui étaient à l’Assemblée générale et deux dans les agences de Kaolack et de Thiès. Ainsi, huit sur les douze délégués impliqués dans l’Assemblée générale tenue hors de l’établissement avec le personnel, suite au refus du Directeur général, ont été licenciés.
Toutefois, ils s’étonnent de l’attitude de l’inspecteur qui, selon eux, a fermé les yeux sur l’article 4 de la Convention collective nationale interprofessionnelle sur les avantages acquis et les a renvoyés à des discussions en interne. Ce qu’ils ont refusé. «Décidant de confirmer toutes les décisions qui ont précédé, voilà, à notre grande surprise et sans entrer dans les détails, des magistrats qui, dans le jugement discriminatoire, ont dédouané Assane Faye et Amdy Ngom qui étaient à l’Assemblée générale et figuraient sur la liste de présence avec émargement, mais exclus des licenciements prononcés», s’offusquent-ils. Non satisfaits de cette décision prononcée par l’Inspection du travail, les membres du collectif des travailleurs licenciés de Laborex Sénégal avaient introduit un appel au niveau du ministère du Travail qui a validé la décision des inspecteurs, en s’appuyant sur un arrêt de jurisprudence de la cour suprême.
En outre, le collectif soupçonne une violation des règles de procédures. «Après avoir introduit le dossier à la Cour suprême en février 2019, l’affaire est jugé le 27 août 2020 en pleine pandémie où les tribunaux et autres lieux de rassemblement publics et privés étaient fermés et interdits ; le dossier est jugé sans que notre avocat ne soit informé ni convoqué», soulignent-ils. Par ailleurs, le collectif renseigne que pendant tout le processus, leur syndicat affilié à la Confédération Nationale des Travailleurs du Sénégal (CNTS) ne les a assistés qu’une seule fois.