« IL N’EST JAMAIS TROP TARD POUR APPORTER SA PIERRE A L’ÉDIFICE»
Le Président sur les concertations sur le gaz et le pétrole
Après la prière de l’Aïd el fitr à la grande mosquée de Dakar vendredi dernier, le président de la République, Macky Sall, a réitéré son appel au dialogue autour de la gestion des ressources pétrolières et gazières.
Macky Sall ne perd pas espoir après le boycott par l’opposition dite significative et d’autres forces vives, mardi dernier, des concertations sur les ressources pétrolières et gazières. Pour le président de la République, «il n’est jamais trop tard pour apporter sa pierre à l’édifice, apporter sa contribution dès lors qu’il s’agit d’une question nationale qui n’est pas partisane.» Le dialogue autour des questions liées aux ressources naturelles, dit-il, doit pouvoir faire l’unanimité dès lors qu’on travaille pour l’intérêt national. Le chef de l’Etat s’exprimait vendredi dernier, après avoir accompli sa prière de l’Aïd el fitr à la grande mosquée de Dakar.
L’avenue Malick Sy, qui mène aux lieux, est jalonné de policiers. Dans des habits de fête, natte de prière à la main, les fidèles ont rallié la mosquée par petits groupes. Dans la grande cour, le tapis rouge a l’honneur des Vip. De parts et d’autres, des files d’attente formées pour passer aux portiques de sécurité. Les minutes filent.
L’imam ratib, dans son sermon, a exhorté le chef de l’Etat à privilégier le dialogue. Mais de l’avis de Alioune Moussa Samb, «le rôle de l’opposant dans un pays ne doit pas seulement se limiter à critiquer, mais il doit reconnaître aussi le mérite. Les critiques non constructives n’ont aucun intérêt pour le pays.» Cependant, malgré cet énième appel au dialogue sur la gestion des revenus du pétrole et du gaz, Macky Sall a tenu à préciser qu’après tout, la dernière décision lui revient. Toutefois, après avoir remercié les forces vives ayant pris part à la rencontre tenue au Centre international de conférence Abdou Diouf de Diamniadio, il a rassuré qu’il tiendra compte de toutes les préoccupations émises ce jour-là dans les formulations qui devront être retenues dans le projet de loi qui sera présenté prochainement. Il était habillé d’un grand boubou blanc. A ses côtés, le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, le maire de Dakar-Plateau, Alioune Ndoye, le Grand Serigne, Abdoulaye Makhtar Diop, l’imam, Alioune Moussa Samb. Retenu derrière les barrières, le public a religieusement écouté le speech de l’hôte de marque de la grande mosquée. Leur présence bien visible à l’intérieur comme aux alentours du lieu de culte, les Forces de l’ordre qui épient les moindres mouvements ont fait montre d’une vigilance très remarquée.
Et face à la presse, Macky Sall a rappelé que son rôle en «tant que président de la République, c’est de conduire aux destinées de notre pays dans la voie de la concorde nationale, dans la recherche d’une unité nationale consolidée. Raison pour laquelle j’ai fait du dialogue une méthode de gouvernance. Le dialogue a débuté tout au long de ma présence à la tête de l’Etat par le dialogue sectoriel dans des secteurs d’une importance capitale : l’éducation, l’enseignement supérieur. Le dialogue autour des territoires a été mené».
Devant le pupitre, il a aussi rendu un hommage aux «autorités religieuses de notre pays qui jouent un rôle d’une importance capitale dans la construction de l’unité nationale, mais aussi dans une meilleure pratique de l’islam qui est une religion du juste milieu, une religion de paix et de tolérance. Le Sénégal a la chance d’avoir connu un islam modéré. Cela, nous le devons en partie à nos confréries.»
A part la question du dialogue, l’imam Samb a également évoqué dans son sermon la crise universitaire envenimée par le décès le 15 mai dernier de l’étudiant Mouhamadou Fallou Sène, tué par balle à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Après avoir fait la leçon aux étudiants, le religieux leur a demandé d’aller étudier.