«IL NOUS FAUT REVISITER LE CONTENU DE NOS PROGRAMMES SCOLAIRES»
Le président de la République s’est adressé à l’assistance venue prendre part à la remise des cinq volumes de l’Histoire Générale du Sénégal, debout au pupitre. C’est que pour Macky Sall, le sujet est d’une importance capitale
Pour le chef de l’Etat, Macky Sall, l’une des finalités essentielles de ce projet est d’inclure cette histoire dans les programmes scolaires et universitaires afin de faire connaître aux élèves la vraie histoire du Sénégal.
Le président de la République s’est adressé à l’assistance venue prendre part à la remise des cinq volumes de l’Histoire Générale du Sénégal, debout au pupitre. C’est que pour Macky Sall, le sujet est d’une importance capitale. « Il est d’une grande importance, parce que la connaissance de l’histoire participe à la formation de citoyens conscients et respectueux de leurs valeurs, de leurs cultures et de leurs civilisations », a déclaré le chef de l’Etat qui a cité le feu Professeur Ki Zerbo qui disait : « Un peuple sans histoire est un monde sans âme». C’est pour cette raison que quand le Professeur Iba Der Thiam lui a entretenu de la rédaction de l’Histoire Générale du Sénégal, il a soutenu le projet avec enthousiasme. Car, l’initiative renfermait un souhait qui lui tenait à cœur. Il a profité de cette cérémonie de remise des cinq premiers volumes de l’Histoire Générale du Sénégal des origines à nos jours pour appeler les autorités en charge de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur de veiller à ce que l’histoire du Sénégal soit enseignée dans les écoles et les universités.
«En nous appuyant sur ce nouvel outil pédagogique, il nous faut aussi revisiter le contenu de nos programmes scolaires et universitaires sur l’histoire du Sénégal. Au lieu de nous apprendre les Charlemagne et autres, cela fait l’occasion de faire connaître cette histoire dans les écoles primaires, les collèges et les universités. C’est l’une des finalités essentielles du projet, voilà un autre défi à relever », a souligné Macky Sall. « Les enjeux d’une telle œuvre sont multiples, car ne l’oublions pas l’esclavage et la colonisation ont eu comme soubassement la négation de l’histoire, de l’âme et de la raison du peuple noir qui a été réduit en objet au lieu d’être considéré comme un sujet de l’histoire. Un peule taillable et corvéable à merci. Tout est dans cette formule lapidaire et véridique d’Aimé Césaire qui disait que colonisation égale chosification», a soutenu Macky Sall. Décoloniser notre histoire en la maîtrisant.
L’autre enjeu, pour lui reste celui du présent. Car, selon lui les préjugés à l’encontre de l’Afrique et des africains ont la vie dure. « Certains se complaisent toujours dans la prétention d’incarner à eux seuls la civilisation d’où le complexe de supériorité, de mépris culturel et de négationnisme à l’endroit des autres. Il y a aussi un enjeu du futur, parce que celui qui maîtrise votre histoire contrôle votre présent et votre avenir, en ce sens que par l’emprise qu’il exerce sur votre intellect, il commande votre univers mental et manipule votre façon de penser et d’agir. Ainsi, naissent le mimétisme, le complexe d’infériorité et l’acculturation qui ne sont rien d’autre que le reniement de soi et l’assimilation totale à l’autre», indique le chef de l’Etat. Et pour décoloniser notre histoire, il faut la maîtriser, c’est-à-dire en reconstituant par et pour nous-mêmes le récit authentique de notre passé. « C’est cela tout le sens et la portée de cette œuvre gigantesque sur l’Histoire Générale du Sénégal. En faisant le récit de notre passé, nous éclairons d’un jour nouveau nos valeurs de cultures et notre civilisation.
Nous mettons à l’honneur des hommes et des femmes qui ont marqué de manière significative le cheminement de notre peuple à travers les âges», lance-t-il. C’est aussi une manière de connaître ce qui nous lie, ce qui fonde notre identité nationale et nous assigne un destin commun. Le président de la République souhaite que ce travail réalisé par des chercheurs soit traduit dans toutes les langues locales. Il compte ainsi sur la presse, notamment les télévisions qui, ditil doivent inviter les historiens afin qu’ils racontent en langue nationale la vraie histoire du Sénégal.