IL Y A BIEN UNE TRAITE DE PERSONNES AU SENEGAL
La lutte contre la traite des personnes est loin d’être gagnée. C’est l’aveu de Mody Ndiaye, secrétaire permanent de la Cellule nationale de lutte contre la traite des personnes (CNLTP) au ministère de la Justice
La lutte contre la traite des personnes est loin d’être gagnée au Sénégal. C’est l’aveu fait par Mody Ndiaye, secrétaire permanent de la Cellule nationale de lutte contre la traite des personnes (Cnltp) au Ministère de la Justice, lors d’un atelier de planification stratégique 2021-2023 de trois jours ouvert hier à Saly.
La traite des personnes est une activité criminelle qui existe au Sénégal malgré les efforts consentis par l’Etat du Sénégal dans le programme de l’Organisation des Nations unies contre le crime et la drogue. C’est le constat triste fait par le secrétaire permanent de la Cellule nationale de lutte contre la traite des personnes (Cnltp) au Ministère de la Justice.
Lors d’un atelier de planification qui se tient depuis hier à Saly, Mody Ndiaye a soutenu que «la lutte ne fait pas trop de bruit mais il y a régulièrement des réseaux qui sont démantelés, des victimes qui sont protégées et des poursuites qui sont engagées. Malheureusement, ces poursuites sont très insidieuses car aucun pays n’a trouvé une solution définitive, mais les efforts poursuivis par l’Etat tendent à rendre plus difficile cette activité inhospitalière».
Toutefois, dans l’ensemble, le bilan de la lutte contre cette pratique criminelle reste positif. Car, explique-t-il, des efforts considérables ont été faits pour arriver à un tel résultat. «Le bilan de la traite est globalement positif. On accepte que la traite existe mais les victimes sont protégées et secourues. C’est un travail de longue haleine. Il y a un réseau qui a été démantelé et qui exploitait des jeunes filles », a soutenu M. Ndiaye.
Le Secrétaire permanent de la Cellule nationale de lutte contre la traite des personnes au Ministère de la Justice soutient que pour échapper à la vigilance des forces de l’ordre, il y a des personnes qui se cachent derrière la religion pour exploiter des jeunes à leur propre compte et amasser de l’argent. «Il y a des types de traite et d’activités de traite et ces personnes doivent être poursuivies et les victimes protégées. Il y a plusieurs autres formes car vous avez des gens qui se cachent derrière le manteau de la religion pour exploiter des enfants. Au sud-est, il y a l’exploitation des jeunes femmes dans les zones minières, la servitude domestique. L’esclavage est toujours d’actualité dans le monde et notre pays n’y échappe pas», a-t- il ajouté.
Revenant sur l’objectif de la rencontre, Mody Ndiaye estime que c’est un atelier de planification stratégique pour élaborer un plan d’action national de lutte contre la traite au Sénégal pour les années 2021- 2023. Pour lui, du fait que «la traite soit une forme de criminalité particulièrement violente qui bafoue la dignité des êtres humains et qui consiste en l’exploitation de l’être humain et qui prend des formes très variées, elle doit être éradiquée». D’ailleurs, les formes de traites les plus connues dans notre pays sont l’exploitation des femmes et des enfants, bref, les couches les plus vulnérables.
Pour plus d’efficacité, Mody Ndiaye soutient que depuis quelque temps, le gouvernement du Sénégal a mis en place un mécanisme de coordination des actions de lutte contre la traite qui regroupe un ensemble de ministères et d’acteurs de la société civile pour améliorer la stratégie de lutte contre la traite en vigueur depuis une quinzaine d’années.