«IL Y A ENCORE BEAUCOUP DE TRAVAIL A FAIRE »
Vingt ans après l’adoption de la résolution 13/25 de l’Onu concernant le droit des femmes, la paix et la sécurité, le Sénégal est encore à la traine selon Dr Adjaratou Wakha Aïdara Ndiaye, Directrice exécutive de Partners West Africa Sénégal

Vingt ans après l’adoption de la résolution 13/25 de l’Onu concernant le droit des femmes, la paix et la sécurité, le Sénégal est encore à la traine avec de grands défis à relever. Tel est le diagnostic sans complaisance fait par Dr Adjaratou Wakha Aïdara Ndiaye, Directrice exécutive de Partners West Africa Sénégal, à l’émission Objection de la radio Sud Fm d’hier, dimanche 25 octobre qui estime par ailleurs qu’il y a beaucoup à faire.
Ce samedi 31 octobre prochain sera commémoré la vingtième année de la résolution 13/25 de l’Onu, adoptée à l’unanimité le 31 octobre 2000 par le Conseil de sécurité des Nations unies dans sa 4213 séance, qui concerne le droit des femmes, la paix et la sécurité. Occasion saisie parle Docteur Adjaratou Wakha Aïdara Ndiaye, Directrice exécutive de Partners West Africa Sénégal, pour faire l’état des lieux en Afrique, mais plus précisément au Sénégal. Invitée à l’émission Objection de la radio privée Sud Fm hier, dimanche 25 octobre, Mme Ndiaye reconnait que des avancées ont été notées certes, mais il reste beaucoup à faire.
Prenant l’exemple des forces de défense et de sécurité, elle a rappelé que la Police des Nations unies avait appelé à un effort mondial, pour qu’ily ait au moins 50% des femmes au niveau des contingents qui sont déployés pour les missions de maintien de paix. Hélas, s’est-elle désolée, «à ce jour, au niveau mondial, on n’a même pas encore atteint le taux de 20%». Sur les raisons de ce retard, elle avancera la thèse du «manque d’engagement» des Etats africains. A son avis, «il se pose un problème sur les taux de recrutement, par exemple, surtout au niveau des pays africains. On a très peu de femmes au sein des forces de défense et de sécurité».
Pour étayer son propos, Dr Adjaratou Wakha Aïdara Ndiaye a révélé qu’au Sénégal, ce n’est qu’en 2006 que la gendarmerie a commencé à recruter des femmes en son sein, et qu’au niveau des forces armées qui étaient pionnières, mais au niveau de l’école militaire de santé, «c’est récemment qu’on a commencé à avoir des femmes au sein des forces armées proprement dit». Même si, sur ce niveau de recrutement, elle reconnait qu’il y a certes des avancées, elle fait noter toutefois que «le problème qui se pose, il ne suffit pas de les recruter seulement, mais il faut qu’elles puissent avancer dans le grade, les responsabiliser. C’est là où le bât blesse».
Autre défi évoqué par la Directrice exécutive de Partners West Africa Sénégal, et pas des moindres, l’inexistence de stratégie sectorielle genre. A titre d’exemple, elle explique qu’au niveau des forces armées et la gendarmerie, avec un partenaire et le ministère de la Femme, de la famille et de la protection de l’enfant, ils ont pu mettre en place une stratégie sectorielle genre. «Mais aujourd’hui, au niveau de la police sénégalaise, elle n’a pas de stratégie sectorielle genre», se désole-t-elle. Poursuivant son diagnostic sur l’état d’avancement de la résolution13/25 de l’Onu concernant le droit des femmes, la paix et la sécurité au Sénégal, Mme Ndiaye trouve que les plans d’action nationaux sont importants, parce qu’il nous permet d’avoir une visibilité, mieux structurer ce qu’on a fait, mesurer l’impact. Mais, a-t-elle fait remarquer, «aujourd’hui, le Sénégal fait partie des Etats qui n’ont pas encore finalisé leur plan d’action».