IMAME NDOUR MET LE DOIGT SUR LES TARES DE LA SOCIETE
L’homosexualité, la consommation d’alcool, la recrudescence du crime, le vol, les fonds dormants ont été, entre autres, au cœur du sermon de l’imam de la grande mosquée de Thiès.
L’homosexualité, la consommation d’alcool, la recrudescence du crime, le vol, les fonds dormants ont été, entre autres, au cœur du sermon de l’imam de la grande mosquée de Thiès. Imam Tafsir Babacar Ndiour, comme d’habitude, n’a pas porté de gants pour dénoncer ces tares de la société.
A Thiès, la grande mosquée de Moussanté reste un endroit très attractif et où s’est donné rendez-vous une partie de la communauté musulmane pour consacrer, sous la conduite de l’imam Tafsir Babacar Ndiour, à la traditionnelle prière des deux raakas. Il n’a pas manqué dans son sermon de rappeler aux fidèles les prescriptions divines et les enseignements du prophète Mouhamed (Psl), avant de revenir sur certaines tares de la société comme l’homosexualité, la consommation d’alcool, la recrudescence du crime, le vol, la polémique sur le pétrole et le gaz. Il regrette que dans ce pays qui se dit musulman il y ait «une stratégie en cours visant à introduire de manière voilée l’homosexualité dans la vie des Sénégalais».
Cette stratégie a pour support «le showbiz, des Ong, mais aussi certains médias et milieux d’affaires très influents», a déploré le religieux qui demande aux Sénégalais de «combattre le lobby homosexuel qui avance à visage masqué». A l’en croire, ce lobby «fait tout pour que son vœu se réalise». Alors que «l’homosexualité est la pire forme de déviance qui a valu aux Peuples de Sodome et Gomorrhe d’être anéantis par Dieu». Selon lui, «l’homosexualité est contraire au respect des préceptes de la religion». Et s’agissant de la consommation de l’alcool qui est aussi une proscription divine, l’imam Ndiour a dénoncé la multiplication des affiches qui font sa publicité dans la Cité du Rail. Ainsi, il invité les musulmans dans un premier temps à faire une pétition contre cette démarche, et si l’entreprise persiste, à boycotter les boissons sucrées qu’elle produit. L’imam poursuit pour s’indigner contre la recrudescence du crime avec des scènes horribles jusque là méconnues du public sénégalais et qui sont malheureusement en train de devenir une banalité. Une recrudescence qui, regrette t-il, semble faire fi des prescriptions divines.
Il est revenu sur le meurtre du gendarme Tamsir Sané, tué par des bandits qui tentaient de dévaliser une agence de La Poste à Koumpentoum. Un crime qu’il juge «abominable»,perpétré contre un agent sécurité de l’Administration sénégalaise. L’imam Tafsir Babacar Ndiour n’a pas aussi manqué de se prononcer sur les comportements déviants comme l’adultère et le vol. Il a dénoncé les détournements de deniers publics en soutenant que «ceux qui les pratiquent sont des voleurs qui ne craignent pas Dieu». Entre autres, il a attiré l’attention sur les«fonds dormants, volés au Peuple, la surfacturation qui impacte la qualité des ouvrages réalisés, les pots-de-vin versés pour l’obtention d’un marché public». Aux pouvoirs public également, il a demandé de régler les problèmes «d’injustice, lac confiscation de terres d’autrui qui pourraient déboucher, si l’ony prend garde, sur de graves conflits». Aussi, il a évoqué «le pétrole et le gaz qui sont un don de Dieu et ne deviennent une bénédiction qu’avec une bonne gouvernance et une spiritualité», pour insister sur la paix sociale autour de ces découvertes d’hydrocarbures.
Dans son speech, imam Ndiour a sollicité un audit des campagnes agricoles depuis l’indépendance. Il estime que «depuis 1960, beaucoup d’argent a été injecté dans l’agriculture, mais les agriculteurs sont au même niveau». Après ce constat, il regrette que «la majeure partie de cet argent n’arrive pas jusqu’aux agriculteurs».
En marge de la prière, le président du Conseil départemental de Thiès, Idrissa Seck, renchérit :«Mes pensées vont à ceux qui ont été écartés de la fête par la maladie, la privation de liberté ou l’absence de moyens matériels au regard des nombreuses difficultés économiques et sociales qui frappent notre Peuple.»N’insistant pas sur la chose politique, il a préféré «prier pour une excellent hivernage et que les redressements économiques puissent profiter à tous».