VIDEOLA COUR DE JUSTICE DE LA CEDEAO VA ETRE SAISIE
NAUFRAGE DU JOOLA

Le collectif des familles des victimes du Joola a commémoré le quatorzième anniversaire du naufrage du bateau. Une cérémonie qui a été marquée par la tenue d’un panel sur le thème : «Le naufrage du Joola : la presse et l’éducation citoyenne». Les différents panelistes ont rappelé la nécessité d’un devoir de mémoire et la prise en charge des revendications des familles de victimes pour le renflouement du bateau et l’érection d’un musée-mémorial du Joola. Sur ce, Me Assane Dioma Ndiaye en relation avec les familles des victimes a annoncé la probable saisine de la Cour de justice de la Cedeao pour que justice soit rendue aux disparus.
Le collectif de coordination des familles des victimes du Joola a organisé hier un panel sur le thème : le naufrage du Joola : la presse et l’éducation citoyenne. Cette cérémonie qui entre dans le cadre de la commémoration du quatorzième anniversaire du naufrage du bateau a été l’occasion pour les différents intervenants de rappeler la nécessité du devoir de mémoire pour les familles des victimes plus d’une décennie après le naufrage du ferry. Sur ce, ils ont réclamé le renflouement du bateau, l’élévation des enfants en orphelins de la Nation et la réalisation d’un édifice multifonctionnel avec le musée mémorial le Joola. «Nos revendications et nos demandes émanent des promesses de Abdoulaye Wade le 02 octobre 2002. Il avait promis de faire toute la lumière. Nous demandons à l’Etat du Sénégal de faire toute la lumière sur cette affaire pour que les familles puissent enfin faire leur deuil. Jusqu’à maintenant, on ne connait pas le nombre exact de victimes. On a cultivé l’oubli sur ce dossier » affirme Idrissa Diallo président du collectif de coordination des familles des victimes du Joola. Pour le député-maire de Dalifort, ce déni de justice plonge dans le désarroi les milliers de familles de victimes qui, 14 ans après, réclament toujours justice. « On croyait que la France allait rendre justice, mais la politique a pris le dessus. Le Président doit savoir qu’il y a des familles de victimes qui souffrent au Sénégal de ce déni de justice. Nous avons eu espoir à son accession au pouvoir que les choses allaient changer mais après des années, nous avons dû déchanter. Il y a plus de 600 familles qui n’ont pas été indemnisées et d’autres aussi ont refusé de prendre les indemnités tant que l’affaire n’aura pas été jugée. S’il y a une seule famille qui refuse de prendre l’indemnité, elle mérite justice», clame-t-il.
De son côté, Me Assane Dioma Ndiaye a rappelé la nécessité de renforcer la lutte sur le plan international afin de forcer l’Etat du Sénégal à rouvrir le dossier. «Cette affaire ne peut pas rester sans suite judiciaire. Le rapport de la justice française a révélé de nombreuses avaries sur le bateau qui manquait d’équilibre et qui devait être renvoyé en Allemagne pour réparation. Les autorités ont failli dans cette affaire. Nous allons attendre que la justice française se prononce de manière définitive pour porter le combat devant la Cour de justice de la Cedeao», déclare le président de la Ligue sénégalaise des Droits de l’homme (Lsdh). Abordant la question des conséquences de cette tragédie sur l’éveil de la conscience citoyenne au Sénégal, les différents panelistes ont rappelé la nécessité de combattre les comportements à risque et les incivilités. Ainsi, ils ont appelé à une introspection pour avoir des comportements plus citoyens et lutter contre les incivilités qui ont provoqué la tragédie. Le journaliste Bakary Domingo Mané qui est revenu sur le rôle de la presse dans la couverture de cette tragédie déclare : «Nous avons eu plus de 121 articles dans les 10 jours qui ont suivi le drame avec tous les genres de rédactions. Mais, on constate que depuis quelques années que la presse s’intéresse de moins en moins au naufrage. La presse n’a pas traité en profondeur les questions comme le renouvellement de l’élite casamançaise, les conséquences sur le panier de la ménagère et la question du désenclavement qui sont d’intérêt national», révèle-t-il.