LA FIN DES VILLAGES DE RECLASSEMENT SOCIAL
Macky Sall a annoncé la suppression du statut spécial des villages de reclassement social. Ces villages – au nombre de neuf dans le pays – ont été créés sous la colonisation pour écarter les lépreux de la société et sont régis par une loi datant de 1976
Au Sénégal, le président Macky Sall a annoncé la suppression du statut spécial des villages de reclassement social. Ces villages – au nombre de neuf dans le pays – ont été créés sous la colonisation pour écarter les lépreux de la société et sont régis par une loi datant de 1976. Mais les habitants souhaitent voir disparaître ce statut discriminatoire, alors qu’ils sont obligés de vivre en marge de la société. Pourtant, la lèpre n’est plus un problème de santé publique depuis 1995. Reportage dans l’un de ces villages.
Au milieu de ses enfants et petits-enfants en bonne santé, Cheikh Fall, ancien lépreux de 81 ans, raconte comment il a été chassé par sa famille. Les doigts amputés, il est arrivé en 1962 dans ce village de reclassement social. « On a beaucoup soufferts, il y avait une stigmatisation même par nos proches parents. Parce qu'avant, il n'y avait pas de médicament pour soigner la lèpre. Maintenant, beaucoup de Sénégalais savent que la lèpre se guérit. C'est pourquoi il y a moins de stigmatisation. »
Pendant 10 jours, une équipe du programme national pour l’élimination de la lèpre est passée dans chaque maison de ce village de 3 000 habitants. Aucun cas de la maladie infectieuse n’a été détecté. Après avoir pris le poids de chaque membre de la famille, la dermatologue Dr Fatou Diop les ausculte un à un puis leur donne un traitement préventif. « La détection de la lèpre passe par l'examen de la peau à la recherche d'une tache dont la couleur est moins foncée que la peau. On fera ensuite des tests cutanés s'il y a une tache », explique-t-elle.