LA GRANDE MOSQUÉE DE TOUBA, LIEU INCONTOURNABLE DU MAGAL
Le moins que l’on puisse dire est que malgré la forte canicule, la ville refuse du monde. Des marées humaines, composées de fidèles en provenance des quatre coins du Sénégal et de la diaspora, déferlent sur les rues
Des milliers de pèlerins convergent depuis ce mardi matin vers la Grande Mosquée de Touba, à l’occasion du Grand Magal, manifestation religieuse commémorant le départ en exil au Gabon du fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba, le 12 août 1895.
Guide religieux pacifique, Cheikh Ahmadou Bamba, qui avait été contrait à cet exil par les autorités coloniales françaises, a vécu dans ce pays d’Afrique centrale pendant sept ans.
A son retour, il avait demandé à tous ses disciples de célébrer à l’unisson cette journée historique qu’il considère comme un moment d’élévation vers Allah.
A cet effet, il avait recommandé aux disciplines mourides de procéder, à chaque édition, à des récitations du Coran et de ses ‘’khassaids’’, mais surtout, de faire le ‘’berndel’’ (banquet). Pour ce dernier acte, il s’agit de partager en communauté des repas copieux à base de poissons ou de viandes de poulets, de moutons, de bœufs et de chameaux. Ces repas sont servis à volonté dans toutes les concessions, avec en prime des boissons et des fruits exotiques.
Comme à l’accoutumée, de longues files de pèlerins se sont formées sur plusieurs dizaines de mètres devant la Grande Mosquée de la cité religieuse, pour les besoins du traditionnel recueillement au mausolée du fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927).
Les mausolées de Serigne Modou Moustapha Mbacké, Serigne Fallou, de Abdou Khadre, de Serigne Saliou, de Serigne Mourtalla Mbacké, ont aussi refusé du monde.
En raison de la pandémie de coronavirus, le comité d’organisation du Magal, sur recommandation du khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, a particulièrement insisté sur le nécessaire respect des mesures barrières, pour limiter la propagation de la Covid-19.
Ainsi, il est exigé à tout pèlerin le port du masque pour accéder à ce grand édifice religieux aux sept minarets imposants, dont le premier Khalife de Serigne Touba, feu Serigne Moustapha Mbacké, a posé la première pierre le 02 mars 1932, avant son inauguration le vendredi 07 juin 1963, par Mouhammadou Falilou Mbacké.
Aux différents points d’entrée de la Mosquée, des lavoirs et gels hydroalcooliques sont mis à la disposition des pèlerins. Et des masques chirurgicaux sont distribués aux pèlerins qui n’en disposent pas ainsi qu’à ceux dont les masques ne sont pas conformes aux exigences sanitaires.
A l’intérieur, un balisage a été fait pour guider les pèlerins, avec des signalitiques au sol, tenant compte de la distanciation physique de manière à éviter tout contact entre fidèles, notamment dans les lieux de recueillement.
Sur place, des centaines de préposés à la mosquée veillent au grain. Certains d’entre eux, munis de hauts parleurs, rappellent systématiquement aux pèlerins, les règles spéciales édictées cette année, en raison de la maladie.
’’C’est pour moi un énorme privilège d’assister à nouveau à ce moment unique pour nous mourides, d’accomplir une fois de plus la volonté de notre guide et référence, Cheikh Ahmadou Bamba, Khadimou Rassoul (l’esclave du Prophète)’’, lance Babacar Ka, un pèlerin venu de la région de Kaffrine et rencontré aux alentours de la Grande de Mosquée.
’’Ce n’est que du bonheur de voir tout ce beau monde répondre ainsi massivement à l’appel du Cheikh, malgré ce contexte particulier de cette maladie qui fait peur à l’humanité entière (...). Et ceci démontre à quel point, nous mourides, on est intimement lié et fidèle à Serigne Touba’’, ajoute-t-il.
Le moins que l’on puisse dire est que malgré la forte canicule, la ville de Touba refuse du monde. Des marées humaines, composées de fidèles en provenance des quatre coins du Sénégal et de la diaspora, déferlent sur les rues de la grande ville, notamment les grandes artères qui desservent la grande mosquée.