LA POLICE AU CŒUR D’UNE BAVURE
Mort suspecte de Modou DIOP
L’affaire risque de faire grand bruit dans les prochains jours. La famille de Modou Diop, alias Seck Ndiaye (arrêté chez lui à la médina le 19 mai), accuse cinq policiers «du commissariat central» de l’avoir battu à mort. nos sources policières qui démentent une telle version, soufflent que la victime, de forte corpulence, qui a fait de la boxe française, a opposé une vive résistance aux enquêteurs, un pistolet à la main. il était suspect dans une affaire de cambriolage. Les résultats de l’autopsie détermineront les causes de sa mort
Furieuse, la famille de Modou Diop accuse cinq policiers d’avoir battu à mort leur proche. La quarantaine, il était commerçant, domicilié à la rue 15X22. Ses parents soutiennent qu’il a été interpellé par cinq éléments du Commissariat Central de Dakar pour une affaire de recel d’objets volés. Arrivés dans leurs locaux, les limiers qui voulaient lui soutirer des aveux, l’ont battu à mort. D’ailleurs, soutiennent toujours ses proches, des traces de sang sont visibles dans sa chambre et au niveau des escaliers, dans l’immeuble où il a été interpellé. Sa chambre était sens dessus-dessous. Les policiers ont débarqué peu après le début du match Sénégal-Pologne. Sa famille est décidée à porter l’affaire en justice et à la poursuivre jusqu’au bout. Originaire de Thiès, la victime était marié et père de deux enfants. Le Chef du Bureau des relations publiques (Brp), le Commissaire Tabara Ndiaye a préféré ne pas se prononcer sur cette affaire avant les résultats de l’autopsie.
Jointe au téléphone, une source policière qui requiert l’anonymat précise d’entrée que ce n’est pas dans les locaux du Commissariat Central, mais à l’hôpital Principal où il a été admis d’urgence, que Modou Diop, alias Seck Ndiaye, a rendu son dernier souffle. Des investigations de la Police, il est ressorti que Modou Diop ferait partie d’une bande de cambrioleurs qui s’attaquent aussi aux chauffeurs de taxi. Le gang, composé de cinq individus dont 3 détenant des armes à feu, a récemment cambriolé le dépôt de marchandises de M Saleh, à Bel Air et emporté 115 balles de tissus. Pour opérer en toute tranquillité, ils ont ligoté les vigiles. Informés d’une éventuelle implication de Modou Diop dans cette affaire, cinq éléments de la Sûreté Urbaine (Su) se sont présentés au domicile du défunt comme des commerçants intéressés par les 6 balles de tissus qu’il gardait dans sa chambre. La victime leur a dit qu’elles ne lui appartenaient pas mais que le propriétaire n’allait pas tarder à venir. C’était après le match Sénégal-Pologne, entre 19 et 20 h qu’ils sont arrivés à la Médina
MODOU DIOP A DIT QU’IL ETOUFFAIT ET A RECLAME DE L’EAU
Voyant qu’il n’y avait pas assez d’espace dans la chambre, deux policiers sont descendus attendre à l’entrée de l’immeuble où ils ont rejoint la partie civile. Modou Diop, de forte corpulence, qui a fait de la boxe Française, a demandé aux éléments s’il pouvait récupérer son téléphone qui était en charge dans un coin de la pièce. Il en a profité, selon nos sources, pour récupérer son arme à feu. S’en est suivie une bagarre qui explique le désordre dans la chambre (télé et banc cassés). Les deux éléments, qui ont réussi à maîtriser le boxeur l’ont fait descendre au moment où le « propriétaire » des tissus rentrait. Ils ont été conduits directement au Commissariat Central. Les traces de sang, selon la Police, proviendraient de l’un de ses éléments, qui a été blessé. Dans ces locaux, Modou Diop a dit qu’il étouffait et a réclamé de l’eau. Cinq minutes à peine après son arrivée, il a été conduit à l’hôpital Principal. A la famille, la Police a donné ces détails, nous dit-on. « Est-ce-que les policiers devaient rester sans réaction face à quelqu’un qui a une arme à feu, qui a ligoté des vigiles ? », demande notre interlocuteur.