L’ACTE 1 DES ETATS GENERAUX DES TRANSPORTS PUBLICS
En prélude à ces assises cruciales, un séminaire de quatre jours réunit actuellement les acteurs du secteur à Diamniadio. L'objectif : harmoniser les positions, comprendre les difficultés et trouver des solutions pérennes contre le carnage routier
Pour mettre fin au carnage sur les routes du Sénégal, avec la recrudescence des accidents de la circulation qui font des milliers de victimes dont plus de 700 morts par an, semant désolation et pauvreté dans nombre de familles éplorées, l’Etat envisage la tenue des états généraux des transports publics, en septembre prochain. En perspective de ce «ndëpp» du secteur, le ministère des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens, organise depuis hier, lundi 19 août 2024, au stade Me Abdoulaye Wade de Diamniadio, un séminaire de quatre jours pour harmoniser les positions des différents acteurs concernés par ces assises. Présidant l’ouverture des travaux, le ministre El Hadji Malick Ndiaye a déclaré que ces états généraux des transports aideront à mieux comprendre les difficultés du secteur et à trouver des solutions.
L ’avenir des transports publics se discute à Dakar. En préparation des états généraux des transports publics, prévus en septembre prochain, le ministère des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens, organise depuis hier, lundi 19 août 2024, au stade Me Abdoulaye Wade de Diamniadio, un séminaire de quatre jours réunissant plusieurs participants issus du monde du transport routier, pour «harmoniser les positions des différents acteurs du secteur». Venu présider l’ouverture de l’atelier, le ministre El Hadji Malick Ndiaye a indiqué que ces assises serviront à mieux comprendre les inquiétudes et les difficultés des professionnels de ce secteur, afin de trouver des réponses à ses maux. «Notre objectif est de discuter avec vous de l’avenir des transports dans notre pays, de mieux comprendre vos inquiétudes et vos difficultés, de connaître davantage vos aspirations et vos projets, et d’apporter notre contribution», a-t-il soutenu. En attendant, selon l’APS, le ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens a interpelé en même temps les forces de défense et de sécurité, ainsi que les services responsables de la délivrance des permis de conduire. «Notre objectif est de recueillir leur compréhension des enjeux et leurs propositions», a dit M. Ndiaye qui a «saisi l’occasion» de la réunion pour «lancer un appel solennel à tous ceux qui jouent un rôle crucial dans le transport routier, notamment l’AGEROUTE (l’agence chargée de l’entretien des routes), les forces de défense et de sécurité, les services responsables de la délivrance des permis de conduire et des cartes grises, ainsi que tous les automobilistes, qu’ils soient usagers privés ou professionnels»
Le ministre chargé des Transports terrestres et aériens encourage ainsi tous les acteurs participants au conclave, à «unir leurs efforts afin de mettre fin à ce drame» des accidents sur les routes qui continuent de tuer entre 600 à 700 personnes chaque année, au Sénégal. «Chacun […] doit faire le maximum d’efforts pour que nous mettions fin à ce carnage […] qui coûte la vie à tant de concitoyens», a insisté M. Ndiaye.
Des « consensus indispensables »… pour « construire un système de transport plus efficace, inclusif et respectueux de l’environnement »
Le ministre chargé des Transports terrestres et aériens n’a pas manqué de lister les problèmes du secteur des transports. «Je n’ai pas manqué de souligner que les défis à relever sont nombreux, car le secteur des transports souffre notamment de problèmes d’organisation et de gouvernance, d’un déficit de financement, d’une faible densité du réseau routier, de problèmes liés à l’insécurité routière, ainsi que du manque de personnel qualifié», a-t-il souligné.
A l’en croire, les états généraux des transports sont prévus pour trouver «les consensus indispensables» à l’avenir de ce secteur d’activité. D’ailleurs, a-t-il poursuivi, «ensemble, nous avons le potentiel de construire un système de transport plus efficace, inclusif et respectueux de l’environnement». Et de relever que «les populations doivent être sensibilisées pour pouvoir [veiller] au respect des règles de la conduite automobile et des normes» du secteur des transports.
En outre, parlant toujours des difficultés du secteur, M. Ndiaye a évoqué «la fragmentation des services chargés des transports, notamment dans le sous-secteur des transports routiers, avec une multitude d’acteurs». Il s’y ajoute «le déficit de financement des transports terrestres» et la vétusté d’une partie du parc des voitures dont certaines circulent depuis «40 ans ou plus», a-t-il dit. «Selon une étude […] de 2022, l’économie sénégalaise perd annuellement 900 milliards de francs CFA, soit environ 6% du PIB (le produit intérieur brut du pays), à cause des dysfonctionnements induits par les externalités négatives des transports routiers», a rappelé M. Ndiaye.
C’est sur instruction du président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, que le chargé le ministère des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens va organiser les états généraux des transports publics. Histoire de «favoriser une transformation rapide et complète du secteur».