LE MINISTRE DE L’ÉLEVAGE ET DES ÉLEVEURS S'OPPOSENT
L’affectation de 15.000ha du Ranch de Doly à un important projet américain s’activant dans la restauration des sols, oppose depuis le mois de mars dernier le ministre de l’Elevage, Samba Ndiobène Ka, à une partie des éleveurs du Ranch
L’affectation de 15.000ha du Ranch de Doly à un important projet américain s’activant dans la restauration des sols, oppose depuis le mois de mars dernier le ministre de l’Elevage, Samba Ndiobène Ka, à une partie des éleveurs du Ranch.
A l’origine de ce différend, la décision du ministre de suspendre les travaux de ce projet estimant que 15000ha pour tester un projet, c’était trop et que 20ha suffisent largement pour réaliser des tests. Ensuite, en cas de résultats concluants, le projet pourrait être étendu à son maximum c’est à dire aux 15000ha demandés.
Ce que les Américains n’ont pas accepté et ont plié bagages malgré les premiers investissements d’aménagement déjà réalisés sur le terrain et les financements octroyés aux femmes. C’est ainsi qu’une partie des éleveurs du ranch s’est élevée contre cette décision du ministre et lui demande de revenir sur sa décision car le projet leur apporte beaucoup d’avantages dans plusieurs domaines. Il génère des emplois pour les jeunes et pour les femmes, selon leur porte-parole Aliou Sow qui intervenait au cours d’une seconde conférence de presse du collectif constitué pour l’occasion.
Le projet dénommé Heifer International doit s’étendre sur 15000 ha et dispose d’un financement de 4,6 milliards. Il devait s’étaler sur 5 ans en partenariat avec l’institut Savory spécialisé dans la lutte contre la désertification.
Pour le démarrage des travaux d’aménagement, l’Ong Heifer International avait recruté des bergers et une centaine de jeunes pour les besoins des travaux d’expérimentation du projet. L’Ong avait aussi financé des groupements de promotion féminine de la localité pour les impliquer dans la réalisation des travaux d’expérimentation du projet. Le projet avait été lancé en 2018 par le ministre Aminata Mbengue Ndiaye, qui avait accordé l’autorisation d’installation de ce projet dans une partie du ranch et dont la décision vient donc d’être remise en cause par son remplaçant à la tête du ministère, Samba Ndiobène Ka.
Les éleveurs du ranch et les riverains de celui-ci contestent cette décision du ministre et ont organisé une manifestation de protestation en exigeant le retour dans le ranch de cette ONG américaine. Ils ont également tenu deux conférences de presse pour dénoncer cette décision du ministre Samba Ndiobène Ka et se disent prêts à saisir les plus hautes autorités afin qu’elles contraignent le ministre à revenir sur sa décision.
Pour sa part, le ministre campe sur sa position et exige des tests d’expérimentation dans un premier temps sur une superficie de 20ha qu’il a jugée plus raisonnable avant de l’étendre si les tests sont concluants. Quoi qu’il en soit, le bras de fer est engagé entre les deux parties chacune campant sur sa position. Selon des indiscrétions, des problèmes politiques entre des tendances d’un même parti se seraient invités dans ce différend. Cela est d’autant plus vrai que des éleveurs souteneurs du ministre ont eux aussi manifesté pour soutenir Samba Ndiobène Ka et l’encourager à maintenir sa décision. De son côté, l’Ong américaine maintient sa position en demandant le respect des engagements pris part l’etat à travers la signature de Mme Aminata Mbengue Ndiaye.
L’Ong entend exploiter les 15000ha qui lui étaient affectés ou suspendre les travaux car elle n’entend pas réduire la superficie de 15000ha à 20ha. A l’en croire, ces 20 ha ne représentent rien par rapport à ses ambitions. Telle est en tout cas la situation qui prévaut au niveau du ranch de Dolly et qui a été créée par la décision du ministre. Qui agit comme s’il n’y avait pas la continuité de l’etat ! En tout état de cause, les plus hautes autorités du pays doivent trouver une solution à ce problème qui met aux prises le ministre Samba Ndiobène Ka, les éleveurs et une ONG américaine avant qu’il ne dégénère… Il y va de la paix sociale dans cette partie de notre pays…